Turquie: L'armée souhaite un prochain président attaché à la laïcité
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AFP Le chef d'état-major turc, le général Yasar Büyükanit, a souhaité jeudi que le prochain président de la République, qui doit être élu en mai par le Parlement, soit loyal aux valeurs Républicaines, dont la laïcité, "dans la pratique et non pas seulement en paroles".
"Notre sensibilité aux valeurs fondamentales qui forment notre Etat est connu (...) Nous souhaitons que la personne qui sera le prochain président et qui sera également le commandant en chef de l'armée, soit attaché dans la pratique et non pas seulement en paroles à cet ensemble de valeurs", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.
M. Büyükanit a refusé de répondre à la question de savoir s'il désignait ainsi le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, un ancien islamiste qui renie son passé, qui part favori dans la course présidentielle.
"Je ne veut pas parler d'une personne ou d'une autre", a précisé le général qui a toutefois insisté que le chef de l'Etat se devait notamment d'être un garant des principes laïques instaurés par le père fondateur de la Turquie, Mustafa Kemal Atatürk (1881-1938) mais qui ont été plusieurs fois désavoués dans le passé par M. Erdogan.
M. Erdogan, qui a fait ses classes politiques au sein de la mouvance islamiste mais se définit aujourd'hui comme un "démocrate conservateur", a indiqué qu'il ne ferait connaître sa décision sur son éventuelle candidature à la présidence qu'après le 16 avril, date du début des dépôts de candidatures.
L'hypothèse de sa candidature a cependant déjà causé une levée de bouclier de la part des milieux défendant la laïcité, qui le soupçonnent de vouloir islamiser le pays en catimini, ce qui lui serait, selon eux, plus facile s'il devenait président.
Sa femme, à l'instar des épouses de la majorité des cadres de son parti, porte le foulard, qui est interdit dans la fonction publique et les universités et que l'establishment pro-laïque, dont l'armée, considère comme signe de soutien à l'islam politique.
L'armée, qui se considère la garante des principes laïques, a mené trois coups d'Etat depuis 1960 et a "débarqué en douceur" en 1997 le gouvernement du pionnier de l'islamisme en Turquie, Necmettin Erbakan. Le président, qui a des fonctions honorifiques, est élu pour un mandat unique de sept ans par les 550 membres du Parlement, où le parti de la Justice et du Développement (AKP, issue de la mouvance islamiste) de M. Erdogan détient près des deux tiers des sièges.
Des associations pro-laïcité ont appelé à une manifestation de masse samedi à Ankara contre le projet supposé de M. Erdogan de succéder au président Ahmet Necdet Sezer, un défenseur acharné du régime laïque qui s'est souvent opposé au gouvernement en bloquant des lois et des nominations qu'il jugeait d'inspiration islamiste. Interrogé sur cette manifestation critiquée par des dirigeants gouvernementaux, le chef de l'armée a estimé "incompréhensible" le fait de craindre un rassemblement où les gens useraient de leur droit démocratique, en l'occurence celui de manifester.
12 avril 2007
M. Büyükanit a refusé de répondre à la question de savoir s'il désignait ainsi le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, un ancien islamiste qui renie son passé, qui part favori dans la course présidentielle.
"Je ne veut pas parler d'une personne ou d'une autre", a précisé le général qui a toutefois insisté que le chef de l'Etat se devait notamment d'être un garant des principes laïques instaurés par le père fondateur de la Turquie, Mustafa Kemal Atatürk (1881-1938) mais qui ont été plusieurs fois désavoués dans le passé par M. Erdogan.
M. Erdogan, qui a fait ses classes politiques au sein de la mouvance islamiste mais se définit aujourd'hui comme un "démocrate conservateur", a indiqué qu'il ne ferait connaître sa décision sur son éventuelle candidature à la présidence qu'après le 16 avril, date du début des dépôts de candidatures.
L'hypothèse de sa candidature a cependant déjà causé une levée de bouclier de la part des milieux défendant la laïcité, qui le soupçonnent de vouloir islamiser le pays en catimini, ce qui lui serait, selon eux, plus facile s'il devenait président.
Sa femme, à l'instar des épouses de la majorité des cadres de son parti, porte le foulard, qui est interdit dans la fonction publique et les universités et que l'establishment pro-laïque, dont l'armée, considère comme signe de soutien à l'islam politique.
L'armée, qui se considère la garante des principes laïques, a mené trois coups d'Etat depuis 1960 et a "débarqué en douceur" en 1997 le gouvernement du pionnier de l'islamisme en Turquie, Necmettin Erbakan. Le président, qui a des fonctions honorifiques, est élu pour un mandat unique de sept ans par les 550 membres du Parlement, où le parti de la Justice et du Développement (AKP, issue de la mouvance islamiste) de M. Erdogan détient près des deux tiers des sièges.
Des associations pro-laïcité ont appelé à une manifestation de masse samedi à Ankara contre le projet supposé de M. Erdogan de succéder au président Ahmet Necdet Sezer, un défenseur acharné du régime laïque qui s'est souvent opposé au gouvernement en bloquant des lois et des nominations qu'il jugeait d'inspiration islamiste. Interrogé sur cette manifestation critiquée par des dirigeants gouvernementaux, le chef de l'armée a estimé "incompréhensible" le fait de craindre un rassemblement où les gens useraient de leur droit démocratique, en l'occurence celui de manifester.
12 avril 2007
Submitted on lun, 04/16/2007 - 23:00
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