Iran: Reporters sans frontières demande aux autorités de cesser leurs menaces à l'encontre des cyberféministes
Parvin Ardalan, 36 ans, a été condamnée le 2 mai à une peine de deux ans de prison avec sursis pour "rassemblement illégal et refus d'obéir aux ordres de la police avec intention de porter atteinte à la sécurité nationale". Cette procédure judiciaire avait commencé le 4 mars 2007. Elle a été jugée pour avoir participé à une manifestation, le 12 juin 2006, à Hafte Tir Square à Téhéran demandant une réforme des lois discriminatoires envers les femmes en Iran. Récompensée en mars par le prix Olaf Palme 2007 pour son engagement dans la défense des droits des femmes en Iran, elle a été interdite de sortie du territoire.
Reporters sans frontières rappelle qu'en mars 2008, trois militantes féministes ont été condamnées à six mois de prison et dix coups de fouet avec sursis pour "trouble à l'ordre public". Nasrin Afzali, Nahid Jafari et Marzieh Mortazi avaient participé à une manifestation le 4 mars 2007 pour protester contre le procès de cinq femmes jugées pour avoir participé à la manifestation de juin 2006, dont Parvin Ardalan. Elles collaborent régulièrement aux sites "Changement pour l'égalité" et "Feminist School".
Par ailleurs, le premier site sportif dédié aux femmes ainsi que les sites féministes "Changement pour l'égalité, "Feminist school", "Canon Zeman Irani" et "Meydaan" sont inaccessibles. De plus, le site d'informations Fararu a été bloqué du 19 au 24 avril.
L'Iran figure sur la liste des Ennemis d'Internet établie par Reporters sans frontières. Il est le pays du Moyen-Orient le plus répressif à l'encontre des blogueurs. En 2007, plus de dix d'entre eux ont été interpellés en raison des articles qu'ils rédigeaient sur Internet. L'Iran occupe la 166e place du classement mondial de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières.
13 juillet 2008
Source: Reporters sans frontières