Tunisie: Blocus sur l'Association Tunisienne des femmes démocrates
Sur l’ATFD l’étau se resserre ! Depuis le mois d’octobre, un impressionnant dispositif sécuritaire est mis à nos portes. Postés là en permanence et soumis à la loi du silence, des agents font régner leur ordre discrétionnaire, filtrant l’accès aux locaux de l’association et refoulant avec force les jeunes et les« indésirables » parmi les adhérentes ou les partenaires. Ce blocus qui vise à nous couper de tout lien avec notre environnement, frappe de plein fouet nos activités de formation organisées dans le cadre de l’Université Féministe Ilhem Marzouki.
L’Université Féministe Ilhem Marzouki est, à l’instar du Centre d’écoute et d’orientation des femmes victimes de violence de l’ATFD, une activité interne de sensibilisation et de formation à la culture féministe de l’égalité. Formation non diplômante et bénévole, elle vise la diffusion auprès d’une jeunesse menacée par les conservatismes, les archaïsmes et l’exil, les valeurs d’égalité des sexes, des droits humains, de la citoyenneté et de la démocratie. Cette activité, inhérente aux objectifs de l’ATFD pour les droits des femmes, a requis l’aménagement d’un espace abritant ses sessions et ses modules de formation.
A cet effet, l’association a entrepris toutes les démarches administratives nécessaires exigées par les textes, notamment parla loi sur les associations. Déclaration préalable en a été faite. Aucun acte de rejet n’a été en retour signifié à l’association. Face au siège qui se poursuit, l’ATFD a tenté en vain des médiations. A ce jour aucune démarche n’a abouti à une quelconque entrevue, ou RDV d’entrevue ou même à l’amorce d’un dialogue. L’ATFD n’a en effet pour vis-à-vis que la police politique dont le seul leitmotiv est d’exécuter les ordres… de qui ?
Nous femmes démocrates, réunies en urgence :
· déplorons cet état de fait que nous considérons abusif et attentatoire à la liberté d’association et au droit élémentaire de poursuivre en toute quiétude les activités inhérentes à notre engagement pour les droits des femmes, l’égalité et la citoyenneté.
· Nous nous élevons contre cette politique de cantonnement des associations autonomes de la société civile, du silence auquel nous nous heurtons et de la gestion policière de nos affaires.
· Nous mettons les autorités face à leur responsabilité envers la jeunesse du pays et les risques qu’elle encourt du fait de la répression et de l’absence de libertés.
· Nous demandons que le siège soit levé sur notre association et que l’on ouvre dans la transparence, avec qui de droit, les questions «litigieuses ».
Pour l’ATFD, La Présidente
15 novembre 2009, Communiqué
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