Cherifa Kheddar passée à tabac au commissariat de Cavignac
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Le Matin Le 08 mars 2015, le message féministe d’El Mouradia était censé faire le Buzz. Promesses réformistes, égalitaires et de non-violence.
Pourtant sur l’asphalte algérois la réalité était toute autre. Chérifa Kheddar dont le combat mémoriel est de notoriété publique tenait à rendre hommage aux femmes violées, violentées, assassinées par les terroristes islamistes. Elle a décidé de déployer devant la grande poste une banderole énumérant les noms de ces femmes victimes de l’islamisme.
Au moment où la ministre de la Solidarité nationale, de la famille et de la condition féminine, Mounia Meslem, lisait le message d’Abdelaziz Bouteflika à un parterre trié sur le volet, la présidente de Djazairoura recevait un coup violent que lui assenait, en pleine rue, un officier supérieur de la DGSN. Loin des caméras et des objectifs des photographes, la police se défoule.
Embarquée, vers le commissariat Cavignac, de sinistre renommée, elle va subir humiliations, brimades et coups. Elle sera retenue en ce lieu jusqu’à la tombée de la nuit.
De son témoignage, recueilli le lendemain de son passage à tabac, il est difficile de dire ce qui des violences physique et verbales qu’elle a subi, ou le déni de mémoire, de l’interdit mémoriel qui lui est signifié par le moyen de cette violence policière la plonge dans un état de choc.
Figure du combat républicain, de la résistance à la théocratie islamiste, Cherifa Kheddar a été tabassée, le 8 mars 2015, dans un commissariat algérois par des policiers trop oublieux pour se souvenir de leur dette à l’égard de cette femme courage.
Mohand Bakir