Iran: Clotilde Reiss a été libérée samedi dernier par Téhéran

La Française qui était détenue à Téhéran depuis juillet 2009 est rentrée à Paris hier. Une libération activement revendiquée par Me Abdoulaye Wade et sa diplomatie. L’universitaire française Clotilde Reiss a été libérée samedi dernier par Téhéran. Accusée d’espionnage, la Française a été arrêtée le 1er juillet 2009, dans la capitale iranienne. Il lui était reproché d’avoir filmé des sites classés sensibles et des scènes de manifestations lors des contestations électorales du 12 juin dernier. Dans les colonnes du journal Le Monde, le Président Abdoulaye Wade accuse cependant indirectement la France d’avoir retardé une libération qui était possible il y a six mois.

Dans un communiqué rendu public hier par le ministère sénégalais des Affaires étrangères, Me Wade «se réjouit de la libération de l’universitaire française (…) libération (…) consécutive a une médiation entreprise par le chef de l’Etat sénégalais depuis septembre 2009», avec le concours des ministres d’Etat Madické Niang et Karim Wade. Ces derniers, poursuit le communiqué, ont débarqué à Téhéran le 14 mai pour «superviser les derniers réglages de la libération de Clotilde Reiss». En effet, c’est après une rencontre avec le chef de la diplomatie iranienne que «quelques heures plus tard, le Président iranien annonce publiquement l’acquittement de Clotilde Reiss». 

C’est en octobre 2009 lors d’une visite à Téhéran que Wade «évoque en tête-à-tête le dossier Clotilde Reiss avec son homologue iranien Ahmadinejad. Au cours de cet entretien (il) laisse entendre une possible libération de Clotilde Reiss sous certaines conditions spéciales», précise le document. Dans la foulée, il se rend à Paris et «informe Claude Gueant, Secrétaire général de l’Elysée, accompagné de André Parant, ambassadeur, de la teneur de son entretien avec son homologue iranien». C’est alors, mentionne le communiqué, que «l’intervention sénégalaise est saluée et Paris demande à Dakar de poursuivre sa mission de médiation».  

Toutefois, il y a eu un moment où les autorités françaises ont souhaité que le Sénégal suspende sa médiation. Après une rencontre entre Karim Wade et Claude Guéant, ce dernier déclare que «toutes les initiatives ont échoué». C’est ainsi que la médiation sénégalaise est «à nouveau sollicitée et feu-vert lui est donné pour relancer les contacts avec l’Iran». Ainsi, «après un mois de tractation entre Dakar, Paris et Téhéran (…) Abdoulaye Wade reçoit une lettre de son homologue français Sarkozy, qui permet de faire aboutir rapidement les discussions».

Le 11 mai dernier, le ministre des Affaires étrangères iranien Manouchehr Mottaki demande au ministre d’Etat Madické Niang d’informer le Président Wade de la décision définitive de l’Iran de libérer Clotilde Reiss conformément aux «modalités convenues». Et il demande au Président du Sénégal d’informer la France de cette décision. 

Par Coumba THIAM