Moyen-Orient: Une 'solution' pour des milliers de veuves et des dizaines de milliers d’orphelins...
Les personnalités et les responsables des organisations à l’origine du projet sillonnent actuellement l’Irak et la Jordanie afin de faciliter la rencontre de veuves et de filles de martyrs avec des hommes, disposés à les épouser, à assurer un foyer à leurs enfants et à reconstruire des familles broyées par la machine de guerre sioniste et étasunienne. Le projet envisage d’installer ces nouvelles familles dans les pays du voisinage qui jouissent d’une certaine stabilité et de leur garantir les conditions économiques et sociales d’une stable.
Selon une source proche du journal Aquds Alarabi à Bagdad, le Wakf sunnite est en train de dresser des listes des noms des veuves et filles de Chouhadas, morts dans les actions de résistance, afin de déterminer celles qui seraient prêtes à adhérer à cette formule nouvelle de mariage. Il s’agit par la suite de trouver à chacune d’elles le mari qui convient, c'est-à-dire celui qui serait prêt à assumer les charges qui découlent de son engagement, notamment la prise en charge des enfants de la veuve. Le contrat de mariage entre les deux partenaires se ferait à Damas et serait par la suite archivé auprès des instances juridiques musulmanes à Amman ou dans les villes palestiniennes.
Les hommes préposés à ce mariage à caractère militant, devraient disposer de moyens économiques et s’engager par contrat à prendre en charge tous les membres de la famille du martyr et non pas quelques uns seulement. Il semble que certains contrats de mariage de ce genre, appelé Zawaj Assoutra ou mariage de protection, aient été déjà signés dans les capitales citées surtout au vu des conditions dramatiques des familles des chouhadas en Irak et en Palestine.
L’organisation du Wakf sunnite (biens religieux) à Bagdad coopère dans ce projet avec des personnalités proches des frères musulmans en Jordanie ainsi qu’avec des organisations humanitaires proches du mouvement Hamas en Palestine. La plupart du temps les propositions de mariage sont faites aux veuves ou aux jeunes filles de Chahid les plus démunies et prêtes évidemment à y adhérer. Sont considérées familles de Chahid, les femmes et les jeunes filles dont le père est mort au combat contre les troupes étasuniennes en Irak et israéliennes en Palestine, ainsi que celles dont le père a été assassiné par la milice Mahdi en Irak. Rappelons que l’armée Mahdi dispose d’une unité qui s’est spécialisée dans l’élimination des sunnites dont l’épouse était chiite.
Les premières expériences, réalisées jusqu’ici avec des veuves ayant des enfants en bas âge et ne disposant pas de familles élargies capables de les prendre en charge, semblent concluantes. Il faut dire que certaines organisations humanitaires proches des frères musulmans en Jordanie et en Palestine et notamment à Gaza, ont une certaine maîtrise de ces pratiques puisque expérimentées depuis des décennies. Les premiers projets de mariage de ce genre ont été réalisés entre des Jordaniens et Palestiniens résidant en Jordanie et des veuves de combattants Bosniaques et Tchétchènes.
Dans ces conditions, la plupart des hommes préposés à contracter ce genre de mariage reçoivent un capital départ offert par des organisations humanitaires ou des bienfaiteurs privés afin de faire face à leurs premiers engagements. D’autre part et pour la première fois dans leur histoire, les islamistes jordaniens ont développé un projet d’éducation sexuelle des femmes et des jeunes filles. Des ateliers de travail ont été organisées à l’attention des jeunes filles pratiquantes par l’organisation musulmane Al Afaf la plus importante organisation musulmane jordanienne préoccupée par le mariage aux normes de la Chari’â.
Dans ces ateliers d’éducation sexuelle, les femmes se réunissent avec des femmes spécialistes pour parler librement et franchement des problèmes sexuels notamment des maladies sexuelles, du sida et des pratiques sexuelles non hygiéniques selon les initiatrices de ce projet.
Source: Al-quds Al-arabi: 27 avril 2007
Traduit de l’arabe par: Ahmed Manai (Tunisitri)