Algérie: 'La maltraitance fait encore des ravages dans la famille algérienne':
Enquêtes délicates et loi du silence
L’oratrice a, en outre, plaidé pour des campagnes de sensibilisation vis-à-vis des familles et pour des programmes spécifiques à l’école. Elle appelle à une coordination étroite entre les différents services (police, gendarmerie, justice, école, société civile…). La commissaire a annoncé que des sessions de formation assurées par des experts européens sont lancées, notamment concernant l’investigation sur les violences sexuelles. En outre, la DGSN est dans l’attente de la mise en place de l’enregistrement vidéo pour les témoignages des enfants maltraités. Pour les violences sexuelles, elle a affirmé que la police dispose de techniques modernes comme les prélèvements de sang et les analyses ADN pour identifier le responsable de l’acte. De son côté, Mlle Zohra Boukaoula (Gendarmerie nationale) a déclaré que 1677 cas de violence contre les enfants ont été enregistrés en 2006 et 126 cas en janvier 2007. 7 enfants ont été assassinés en 2006 et 1 enfant en janvier 2007. Pour les viols, 135 cas ont été constatés en 2006 et 10 cas en janvier 2007. 5 cas d’inceste enregistrés en 2006 et 1 cas en janvier 2007. Des statistiques qui couvrent des zones rurales. Mme Merrah, professeur au CHU de Beni Messous, rappelle que le code pénal prévoit de 1 à 5 ans de prison pour toute personne qui exerce une maltraitance contre un enfant. Cependant, regrette-t-elle, le dispositif juridique en vigueur ne précise pas les autorités qui doivent être informées pour ces cas de maltraitance. Le problème de signalement est une autre fois posé. Selon elle, une étude épidémiologique a montré que les auteurs de la maltraitance sont d’abord le père, puis l’éducateur, la mère puis le voisin. Pour sa part, le docteur Mahmoud Benrédouane (CHU Mustapha) a souligné l’importance impérieuse accordée par l’Islam à l’enfant en lui garantissant droits et protection avant même sa naissance. Il a indiqué que l’Islam n’interdit pas à l’enfant de protester et de signaler son cas s’il est victime de maltraitance. Prenant la parole, le docteur Radjia Bénali (université de Batna) a annoncé les conclusions de son enquête selon lesquelles les punitions corporelles sont très fréquentes dans la famille algérienne. Il faut souligner que l’Observatoire des droits de l’enfant (ODE) a mis en place à la disposition des enfants, des parents ou de toute autre personne un numéro vert national (1555) pour toute assistance ou orientation psychologique ou judiciaire.
Par: Mustapha Rachidiou
31 mars 2007
Related News
- Dénoncer, protéger, agir: nos devoirs collectifs contre le viol et les agressions sexuelles au Sénégal
- Soudan du Sud : des milliers de femmes réduites en esclavage et violées par des soldats
- Début du procès de Marocaines jugées pour "robe provocante"
- Sofia Djama : « La prise en otage du corps de la femme est révélatrice du malaise algérien »
- Burundi: ces femmes au Coeur de la contestation anti-Nkurunziza
Related Actions
- Pour des excuses publiques du professeur Songué Diouf suite à ses propos sur le viol!
- Nigeria : Ramenez les élèves enlevées de Chibok
- Pakistan: Signez la pétition soutenant les femmes défenseures des droits humains au Pakistan
- Arabie Saoudite : Coups de fouets et prison pour une veuve de 75 ans
- Mise à jour: Algerie: Samia Smets acquittée
Relevant Resources
- Mutilations génitales féminines et droits humains en Afrique
- Pas de justice dans les justifications : Les violences faites aux femmes justifiées au nom de la culture, de la religion et de la tradition
- Droits des femmes dans les lois musulmanes: rapport introductif
- Pas de justice dans les justifications : Les violences faites aux femmes justifiées au nom de la culture, de la religion et de la tradition
- Documenter les violations des droits des femmes par les acteurs non étatiques