Somalie: Des femmes là où les agences humanitaires n'osent plus aller
Mogadiscio est le théâtre d’affrontements violents entre les troupes loyales au gouvernement du président Sheikh Sharif Ahmed et deux groupes islamistes armés de l’opposition, incluant la milice al-Shabab, qui contrôle la majorité du sud et du centre du pays.
Les combats ont déplacé presque 278.000 personnes depuis début mai, selon un groupe de défenses des droits humains.
Selon Mme Sha’ur, la situation dans Mogadiscio est pire que la ville ai connu, « je sais que nous avons souvent dit que la situation était mauvaise, mais franchement je ne me souviens pas d’un moment où la souffrance ait été aussi grande ».
Les agences humanitaires devraient travailler en plus étroite collaboration avec les groupes de femmes, dit-elle, « car nous avons davantage d’accès ».
Des personnes déplacées désespérées
De plus en plus de personnes déplacées désespérées arrivent dans les camps situés entre Mogadiscio et Afgove (à 30 km au sud), selon Jowahir Ilmi, chef du groupe Somali Women Concern, géré par des femmes déplacées.
« Les nouveaux déplacés sont dans un état bien plus mauvais que les anciens ; ils arrivent avec très peu de choses et la pour la plupart doivent partager un abri avec d’autres familles ou rester en plein air », a précisé Ilmi.
Selon Ilmi, le groupe de femmes a reçu des dons du milieu des affaires ainsi que de la diaspora. « Les gens donnent ce qu’ils peuvent » a-t-elle indiqué.
Durant ces derniers jours, son groupe a distribué des jerrycans et des moustiquaires à 432 familles, grâce à ces dons.
« Je sais que ce n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan, au vu des besoins qui existent, mais il faut bien commencer quelque part », a ajouté Ilmi.
L’exode continue
Pendant ce temps, l’exode en provenance de la capitale continue, selon l’organisation Elman Human Rights Organization (EHRO), basée à Mogadiscio. Ali Sheikh Yassin, vice-président, a déclaré à IRIN, que beaucoup d’autres personnes quittaient la ville.
« Les combats se poursuivent et rien n’indique qu’ils cesserons bientôt », a-t-il dit.
Un journaliste local a indiqué à IRIN, sous couvert d’anonymat, qu’al-Shabab avait demandé aux forces gouvernementales de déposer les armes d’ici cinq jours, ou de faire face aux conséquences [d’un refus éventuel].
Selon le journaliste, un enregistrement de leur leader, Sheikh Mukhtar Abuu Subeyr, diffusé sur les stations de radio locales, a averti que ceux qui ne se rendraient pas seraient déférés devant un tribunal islamiste,.
« En fait il leur demande de se rendre à lui», a déclaré le journaliste.
7 juillet 2009
Source : IRIN