Afghanistan: Une loi liberticide pour les femmes

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Le Monde & Nouvelobs
C'est une loi particulièrement rétrograde pour les droits des femmes, "pire qu'à l'époque des talibans", selon la sénatrice afghane Humeira Namati.
Elle n'a pas encore été publiée, mais le président Hamid Karzaï l'a signée ces dernières semaines, a indiqué mardi 31 mars The Guardian. Le quotidien britannique explique que ce texte légalise le viol sur sa conjointe et interdit aux femmes de sortir, de travailler ou d'aller chez le médecin sans la permission de leur mari. Selon un document du Fonds de développement de l'ONU en faveur des femmes cité par The Guardian, la loi n'accorde la garde des enfants qu'aux pères et aux grands-pères.
Le journal indique que ce texte constitue une concession à la minorité hazara, à quelques mois d'une élection présidentielle qui s'annonce difficile pour Hamid Karzaï. Il cite des élus et représentants d'ONG dénonçant un manque de débats au Parlement sur ce texte contraire à la Constitution afghane, qui garantit des droits égaux pour les femmes. Deux députées mettent l'accent sur le fait que le texte réglemente un domaine jusqu'ici régi par la seule coutume, et qu'il a déjà été amendé (l'âge du mariage pour les filles a été repoussé de 9 ans – dans le texte initial – à 16 ans).

Selon l'édition du Guardian de mercredi, la communauté internationale a commencé à faire pression sur le président afghan, à l'occassion de la conférence sur l'Afghanistan qui s'est tenue mardi, à La Haye. La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, aurait discuté du sujet avec M. Karzaï, et a évoqué, lors de sa conférence de presse, la vigilance des Etats-Unis sur les droits des femmes. Plusieurs de ses homologues scandinaves auraient également demandé au gouvernement afghan de s'expliquer. Par ailleurs, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a déclaré qu'en Afghanistan, "les femmes devraient être libres de travailler, d'enseigner et de vivre à l'abri de l'oppression et de la peur", peut-on lire sur le site des Nations unies.

01 avril 2009

Source : Le Monde