Iran: Le Prix Simone de Beauvoir décerné aux Iraniennes

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Le Figaro
Petit coup de pouce en faveur des Iraniennes : la campagne des « Un million de signatures pour la parité entre hommes et femmes » vient de recevoir le « Prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes », une récompense française créée l'année dernière.
Dans le collimateur des autorités iraniennes, cette vaste campagne, qui mobilise à la fois des activistes des droits de l'homme, des féministes et des militantes anonymes, bataille depuis plus de deux ans en faveur d'une amélioration des droits des femmes en Iran.
Tout a commencé après une manifestation de défense des droits des femmes, le 12 juin 2006, en plein cœur de Téhéran, sur la place Hafté Tir. Réprimé à coups de matraques et d'arrestations, ce rassemblement pousse alors un petit groupe de militantes à concentrer leur énergie pour lancer une vaste opération de mobilisation à travers le pays. Leur mission est inédite : il s'agit de rassembler, autour d'une même cause - l'amélioration du statut du « second sexe » - des femmes issues d'horizons divers : laïques, islamistes, avocates, étudiantes, femmes au foyer...

Relayé à l'étranger par de nombreux sites Internet, cette campagne trouve avant tout un écho en Iran, de Téhéran aux provinces les plus reculées. Son principe est simple. Munies de petits fascicules de sensibilisation sur les problèmes que rencontrent des femmes, les militantes font du porte-à-porte pour expliquer à leurs consoeurs comment mieux faire valoir leurs droits. La liste des inégalités dont elles sont victimes est bien longue. Selon la justice iranienne, le témoignage masculin vaut celui de deux hommes.

Pire : le témoignage de la sœur d'une épouse victime de violence conjugale est nul. Pour qu'il soit valide, il faut qu'un homme ait également assisté à la scène. Toujours selon les lois en vigueur, l'épouse désireuse de voyager à l'étranger doit demander l'autorisation de son mari. Autre aberration : un Iranien peut avoir officiellement quatre conjointes. A l'inverse, une femme ayant commis l'adultère peut être condamnée par lapidation.. .

Ce travail de longue haleine « koutcheh be koutche » (« rue après rue ») se heurte régulièrement à d'épineux obstacles. Depuis le lancement de cette campagne, des dizaines de femmes ont été intimidée, arrêtées, et interdites de sortie du territoire.. .

10 janvier 2009

Par: Delphine Minoui

Source: Le Figaro