Burkina Faso: Le problème de la fistule souligné au Sahel
Selon le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), 86 140 cas de « complications obstétricales graves » ont été rapportés au Burkina Faso en 2007, dont 73 000 dans les régions rurales, où la couverture sanitaire est insuffisante.
La fistule, une affection médicale grave, causée lorsqu’un orifice se forme soit entre le rectum et le vagin, soit entre la vessie et le vagin, existe dans les pays extrêmement pauvres, qui n’ont pas investi dans des systèmes de santé et d’éducation convenables, ni dans la protection des femmes et des enfants.
Le nord du Burkina Faso, situé dans la région du Sahel, affiche le taux d’incidence le plus élevé.
« Les femmes du Sahel sont particulièrement exposées à la fistule en raison de facteurs sociaux qui les empêchent de recourir aux services de santé, et du fait qu’elles se marient et tombent enceintes plus jeunes », a expliqué Fatoumata Zampaligre, une responsable du ministère de la Santé.
La région concentre près d’un million des 14 millions d’habitants que compte le Burkina Faso.
Le gouvernement a annoncé qu’il avait lancé un projet de 4,7 millions de dollars (trois millions d’euros) en vue de prévenir et de soigner les cas de fistule dans cette région. Ce projet couvre les quatre provinces de Soum, Séno, Oudalan et Yagha, et il est financé en totalité par le Duché de Luxembourg.
Il inclut le traitement chirurgical de la fistule, ainsi qu’une campagne de sensibilisation ciblée sur la communauté, les dirigeants politiques et les responsables administratifs ; dans le cadre de cette campagne, il sera conseillé aux populations de ne pas marier et féconder les fillettes, et de ne pas pratiquer de clitérodectomies (mutilations génitales féminines/excision).
Selon les statistiques officielles, 26 pour cent des populations rurales du Burkina Faso ont accès aux services de santé, et 39 pour cent des femmes reçoivent des soins modernes à l’accouchement.
L’année dernière, seules 14 fistules ont été traitées par chirurgie dans les centres de santé publics.
30 juillet 2008
Source: IRIN