Algérie: Licenciement abusif de Mme Cherifa Kheddar
Par le passé, Mme Cherifa Kheddar avait déjà reçu des avertissements de la part de ses supérieurs suite à ses actions menées en faveur des droits de l’Homme.
En avril 2008, le CFDA, Djazairouna et Somoud avaient organisé un forum-atelier dans les locaux de Djazairouna à Blida sur le thème de la recherche de la vérité. Mme Cherifa Kheddar a également à plusieurs reprises publiquement exprimé sa désapprobation totale avec la Charte pour la paix et la réconciliation nationale et ses textes d’application amnistiant les terroristes et les agents de l’État.
Mme Kheddar a annoncé son intention de déposer un recours administratif contre cette décision.
Nous sommes exprimons sa vive préoccupation au regard du licenciement de Mme Cherifa Kheddar, qui semble sanctionner ses activités de défense des droits de l’Homme et qui risque de la priver de ressources. En outre, ces faits illustrent une nouvelle fois le contexte d’intimidation et de harcèlement auquel sont confrontés les défenseurs algériens.
Genève - Paris, le 22 mai 2008
FIDH / OMCT
CE QUE VOUS POUVEZ FAIRE
Nous vous prie d’écrire aux autorités algériennes et de leur demander de :
i. Garantir en toutes circonstances l’intégrité physique et psychologique de Mme Cherifa Kheddar;
ii. Permettre à Mme Cherifa Kheddar de contester devant une justice impartiale et indépendante la légalité de son licenciement ;
iii. Mettre un terme immédiat à toute forme de harcèlement à son encontre, ainsi qu’à l’encontre de tous les défenseurs des droits de l’Homme algériens, afin qu’ils puissent mener leurs activités de défense des droits de l’Homme librement et sans entrave ;
iv. Se conformer aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme, et plus particulièrement à son article 1 qui dispose que “chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation des droits de l’Homme et des libertés fondamentales aux niveaux national et international”, son article 5c qui prévoit qu’« afin de promouvoir et protéger les droits de l’Homme et les libertés fondamentales, chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de communiquer avec des organisations non gouvernementales ou intergouvernementales » et son article 12.2, qui dispose que “l’Etat prend toutes les mesures nécessaires pour assurer que les autorités compétentes protègent toute personne, individuellement ou en association avec d’autres, de toute violence, menace, représailles, discrimination de facto ou de jure, pression ou autre action arbitraire dans le cadre de l’exercice légitime des droits visés dans la présente Déclaration”;
v. Plus généralement, se conformer aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’Homme ratifiés par l’Algérie. 22 mai 2008
Pour les adresses: http://www.wluml.org/french/actionsfulltxt.shtml?cmd[155]=i-155-561711