Mondiale: Message du WLUML à l’occasion du 60éme Anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme
Ces espaces divers de parole et de mouvement dans le monde, espaces auxquels le Réseau Femmes sous lois musulmanes s’honore de participer, ont été des lieux multiformes à partir desquels les femmes ont éclairé leurs positionnements et renforcé leurs exigences. Elles se sont appuyées sur des principes inscrits dans cette déclaration universelle des droits de l’homme pour dénoncer les inégalités et les discriminations qu’elles endurent dans le monde. C’est sur ces bases fondamentales qu’elles ont fait pression, et continuent de le faire, sur leurs sociétés et sur la communauté internationale afin que les droits de l’homme deviennent des droits humains, applicables à tous y compris aux femmes. Quelle femme peut refuser d’adhérer à :
D’abord l’article premier de la Déclaration : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits »… A deux points de l’article 16 qui stipule que : « Ils [les conjoints] ont des droits égaux au regard du mariage, durant le mariage et lors de sa dissolution » et que « Le mariage ne peut être conclu qu'avec le libre et plein consentement des futurs époux »… Et à l’article 25 « Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation, l'habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d'invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté ».
Les femmes ont tenu à en étendre les règles à leurs situations propres, au travers de plusieurs conventions dont celle relative à l’élimination de toutes les formes de discrimination et autres pactes et traités négociés, adoptés et ratifiées par de nombreux États, non sans difficultés, depuis l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’humain. Partout leurs mouvements se sont mobilisés pour faire de ces revendications universelles des revendications nationales et locales. Le Protocole additif des droits des femmes à la Charte africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, adopté à Maputo (Mozambique) en 2004 par les Chefs d’Etat de l’Union africaine, a été une étape décisive de ce processus pour les Africaines.
S’il est aussi important de repenser l’universel à partir du local pour le nourrir de ses réalités, revendications et stratégies, il est tout aussi important de mettre le local au niveau de cet universel enrichi pour que toutes les femmes dans le monde jouissent des mêmes droits, quels que soient leur origine, leur culture ou leur niveau de vie et que les droits universels ne soient plus seulement réservés à des catégories privilégiées. Car au nom des histoires, des cultures, des spécificités religieuses, que de restrictions de liberté commises à leur encontre !
Le Réseau Femmes sous lois musulmanes tient, à l’occasion de ce 60ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, à rappeler que des discriminations civiles et politiques sont commises au nom de la culture et de la religion et qu’elles sont sources de privation de libertés et de violences physiques et morales graves, dans le monde. Il ne s’agit pas seulement d’actes commis par des mouvements fondamentalistes extrêmistes, mais aussi ceux commis par un fondamentalisme local et familial larvé et quotidien qui se proclame porteur de l’autorité moral et est tout aussi offensif.
Alors, comme toutes les organisations présentes ici, le Réseau adhère aux principes fondamentaux inscrits dans cette Déclaration et exigent qu’elles soient des règles de base minimales dans toutes les relations humaines nationales et internationales. Ses membres invitent toutes les femmes à se joindre aux manifestations de soutien et de solidarité au nom de leurs droits humains dans le monde.
--Femmes sous lois musulmanes
(Women Living Under Muslim Laws)
4 March, 2008