Algérie: Femmes victimes de violences - Médecins du Monde ouvre une mission en Algérie
Selon MDM, qui s'appuie sur l'étude de l'Institut national de santé publique algérien, les femmes rencontrent d'autant plus de difficultés à s'exprimer qu'il n'existe en Algérie qu'une ligne téléphonique anonyme et gratuite, les deux autres lignes existantes étant payantes. Bien qu'ouvertes cinq jours par semaine, ces trois lignes arrivent à saturation et les écoutants, bénévoles ou salariés des associations locales, ont également besoin de formation complémentaire.
Le partenaire algérien de Médecins du Monde a donc renforcé ces espaces de parole en soutenant cette ligne téléphonique gratuite et anonyme. Parallèlement, MDM propose aux équipes en charge des lignes téléphoniques des formations à l'écoute, à la prise en charge socio-juridique et à l'orientation. Au-delà, MDM entend sensibiliser tous les intervenants pouvant être confrontés à ces violences (personnels médicaux, policiers, magistrats) «peu enclins à intervenir sur des problèmes considérés comme relevant de la sphère privée et qui méconnaissent les procédures à suivre». D'où la nécessité, ajoute MDM dans son communiqué, de proposer à ces intervenants des activités de sensibilisation à l'écoute et à l'accueil spécifique de ce type de plaintes ainsi qu'à l'orientation vers des structures adéquates.
Le programme prévoit aussi la création d'un centre de ressource pour les professionnels permettant de renforcer le travail en réseau et de mettre à disposition des documents spécialisés.
Enfin, des outils de prévention et d'information seront largement diffusés auprès des victimes potentielles et de l'ensemble de la population par le biais des médias, d'affiches ou de dépliants. MDM note que ce programme s'intègre au programme national de lutte contre la violence à l'égard des femmes lancé par l'Algérie depuis quelques années. A terme, l'objectif est d'inviter les autorités à s'impliquer encore davantage dans la prise en charge des victimes de violences et la modification des dispositions juridiques, fait savoir encore l'organisation humanitaire Médecins du Monde.
Par: H. Saaïdia
17 mai 2007