Algérie: Les Algériens sous le choc après la diffusion des films des attentats du GSPC par la chaîne Qatarie - Al-Jazeera
Pas plus tard qu’avant-hier cette chaîne, connue pour ses penchants et ses préférences pour les milieux intégristes, s’est permis de faire l’éloge des préparatifs des attentats du 11 avril qui ont ébranlé la capitale. Les images des opérations de préparation de ces attentats, diffusées en boucle hier “en exclusivité” suivies par une séquence d’un autre film montrant l’“émir” de l’ex-GSPC appeler au terrorisme, ont choqué tous les Algériens. Cette chaîne, qui n’a pas hésité à accorder une interview en direct à un “émir” d’al-Qaïda en février dernier au lendemain des attentats de la Kabylie, a poussé le bouchon un peu trop cette fois en diffusant de telles images alors que les larmes et le sang des femmes et des enfants victimes de ces attentats n’ont même pas encore séché. En s’empressant de mettre à chaque fois en vedette Abel Malek Droudkel et “ses hauts faits de guerre”, Al-Jazeera a fait ce qu’aucune chaîne occidentale n’a osé faire. Cette chaîne veut rendre service à Droudkel en échange d’exclusivités et de scoops en lui donnant la parole pour tenter d’expliquer que les attentats ont été commis par des kamikazes et qu’ils disposent d’autres kamikazes pour les besoins d’autres attentats. Un discours destiné beaucoup plus à convaincre al-Qaïda. L’“émir” de l’ex-GSPC s’efforce de faire croire à ses nouveaux maîtres que ses opérations n’ont rien à envier à celles menées en Irak alors que tout le monde sait à commencer par les parents des trois jeunes terroristes que ces jeunes se sont fait exploser à leur insu. Plusieurs témoins ont vu même les conducteurs des véhicules piégés s’enfuir avant que d’autres terroristes n’actionnent à distance les bombes. Cette organisation terroriste, qui s’efforce de calquer ses “produits” sur ceux commis en Irak, a trouvé en Al-Jazeera un partenaire idéal pour diffuser sa propagande. Ce qui a incité les groupes de l’ex-GSPC activant en Algérie à se balader tous avec des camescopes à telle enseigne que les groupes terroristes se font la concurrence pour mener des opérations en plein jour.
En choisissant la lumière naturelle, les terroristes s’attachent à assurer un produit fini susceptible d’être accepté par Al-Jazeera et d’autres sites Web pour son éventuelle diffusion. Certains films d’attentats mis en ligne sont ensuite repiqués par des internautes pour être mis dans des téléphones portables à l’image du dernier attentat commis le mois dernier près du Figuier dans la wilaya de Boumerdès à 16h montrant cinq terroristes tuant de sang-froid un gendarme. à Chabet El-Ameur, le chef de la garde communale de Si Mustapha a été tué dans un faux barrage aux environs de 15h alors qu’il se trouvait dans le bus de transport. La scène a été filmée de bout en bout par un des terroristes devant les regards désabusés des autres passagers de l’autobus. Le film sera diffusé quelques jours plus tard sur le site des terroristes. Une semaine avant, ce sont trois militaires et deux civils qui venaient d’être tués dans la même localité aux environs de 8h du matin. L’opération a été également filmée. Les attentats commis le 13 février dernier à Tizi Ouzou et Boumerdès ont été également filmés.
À Boumerdès, les services de sécurité ont mis la main sur un camescope abandonné par les auteurs de l’attentat juste à la sortie est de Boumerdès. Mais la cassette n’y était pas. Ainsi ce n’est pas fortuit si la moitié des attentats commis ces derniers mois et 90% des attentats commis durant le Ramadhan dernier ont été perpétrés le jour. C’est pour les besoins du “nouveau département audiovisuel” qui venait d’être mis en place par l’ex-GSPC. Une exigence d’al-Qaïda pour montrer sa réussite à mettre sous sa coupe l’ex-GSPC et d’autres groupes terroristes du Maghreb. En trouvant une chaîne comme Al-Jazeera à promouvoir ses opérations, l’ex-GSPC semble avoir le vent en poupe et il va s’employer davantage à mener d’autres opérations plus spectaculaires pour contenter Ben Laden et Azawiri mais aussi son nouveau allié… Al-Jazeera.
Par: Madjid T.
10 mai 2007
[2] La puissance de l’argent pour alimenter la propagande Ses images sont reçues dans le monde entier
L’argument fallacieux dont se défend Doha, quant au statut privé de la chaîne, ne tient pas la route lorsqu’on sait qu’elle est financée par l’émir du Qatar. L’incident diplomatique survenu avec la Tunisie a prouvé le caractère quasi officiel d’Al-Jazeera. Quant au reste, c’est une affaire de lobbying et de pression. L’Algérie subit aujourd’hui de plein fouet une véritable campagne de désinformation. Doha a-t-elle donné son aval?
Financée par l’émir du Qatar, Cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani, et dirigée par le Jordanien Waddah Khanfar, la chaîne Al-Jazeera est la station télé des plus performantes dans le monde avec un staff de journalistes parmi les plus doués du monde arabe. Elle émet 24h/24 en langue arabe classique grâce à trois satellites couvrant le Moyen-Orient, le Maghreb, l’Europe et l’Amérique du Nord. Son siège est à Doha, la chaîne disposant d’une douzaine de bureaux dans le monde arabe, mais aussi aux États-Unis, en Europe, en Iran, en Afghanistan, en Indonésie et en Russie, ainsi que d’une pléiade de correspondants et de consultants internationaux. Elle emploie au total un peu plus de 2 000 salariés dont un quart sont qataris.
De gros moyens au service du royaume
La chaîne Al-Jazeera traite des sujets brûlants et couvre le monde arabe entier par des correspondants éminents. Des émissions percutantes animées par des personnes de haut niveau culturel. Elle est dynamique et variée au point de vue de programmation, car outre les talk-shows et émissions d’information, la chaîne présente des revues de presse, des documentaires ainsi que des programmes culturels et ou éducatifs consacrés à l’histoire, à l’environnement, à la santé et aux nouvelles technologies. Une quantité de ses programmes sont achetés à des chaînes étrangères, mais elle-même en produit un certain nombre. Quant aux émissions économiques et financières, elles s’accompagnent souvent de reportages réalisés en direct des Bourses de Londres et de New York. Al-Jazeera a lancé, dès novembre 2003, une chaîne à péage consacrée au sport qui diffuse en direct des matchs de football européens. Au début de l’année 2006, elle a inauguré une chaîne pour enfants et une chaîne documentaire est déjà opérationnelle. Reste que les projets les plus prometteurs sont Al-Jazeera English et Al-Jazeera Dawlia, un quotidien panarabe qui devrait voir le jour en cette année 2007.
Al-Jazeera est cependant confrontée à la concurrence d’Al-Arabia, la chaîne d’information créée conjointement en 2003 par plusieurs États moyen-orientaux et des hommes d’affaires saoudiens, libanais et koweïtiens pour contrecarrer son influence sur l’opinion, mais aussi d’autres chaînes satellitaires comme Abou Dhabi TV, ANN, ANB, Al Mustakillah, Nile News et autres Al-Hurra. La chaîne qatarie reste la plus regardée dans le monde et dans la diaspora. La chaîne qatarie s’est constituée à partir d’un noyau de journalistes et de techniciens arabes formés à Londres qui, entre 1994 et 1996, travaillèrent pour Arab BBC News, une chaîne d’information créée conjointement par la société saoudienne Orbit à Rome et BBC World Service, mais qui n’a pas duré longtemps. Al-Jazeera a mis du temps à s’imposer et n’y est parvenue qu’en multipliant les coups d’éclat. Elle a été la première télévision arabe à donner la parole à des responsables israéliens, aux groupes radicaux lors des attaques aériennes contre l’Irak, Al-Jazeera sera la seule télévision étrangère à couvrir l’événement en 2000. On peut citer quelques émissions.
Les émissions les plus suivies
Animée depuis Londres par Samir Haddad, “Akthar min ray” (plus qu’une opinion) est l’un des talk-shows les plus suivis. “Bila houdoud” (sans frontières), un duel à fleurets mouchetés entre le présentateur égyptien Ahmed Mansour et son invité, a également d’indéfectibles partisans, de même que “Sirri lil ghaya” (top secret), une émission d’investigation sur les sujets controversés ou “Hiwar maftouh” (débat ouvert) de Ghassan Ben Jeddou. Mais l’émission phare reste “Al- Ittijah al mouakis” (à contre-courant) qu’anime Fayçal Al-Qacim.. “Al charia wal hayet” (la charia et la vie) est une autre émission dont l’invité est souvent le théologien égyptien Youssef Al-Qaradaoui.
Si la chaîne Al-Jazeera a connu un succès retentissant en raison de sa large couverture, il ne faudrait pas perdre de vue qu’elle est soumise à une ligne éditoriale très stricte quant au respect des régimes monarchiques du Golfe et du Maroc.
Cependant, cette tendance pro-israélienne a placé cette chaîne dans une stratégie de soutien sans faille aux mouvements islamistes radicaux, voire terroristes dans le monde en général et dans les pays arabes en particulier. Aucune critique, encore moins une réserve, n’est permise sur l’antenne de la chaîne à l’égard du régime qatari.
Les exigences de la guerre internationale contre le terrorisme
L’on doit légitimement s’interroger sur les valeurs de liberté d’expression et de démocratie qui, soit dit en passant, ne connaissent aucun début de concrétisation au Qatar, véhiculées par une chaîne qui s’efforce de donner une façade de pluralisme à un régime des plus fermés dans le monde. Si le Qatar s’en défend en affirmant à chaque occasion qu’Al-Jazeera est une chaîne de statut privé, l’argument ne tient pas et ne tient plus la route lorsqu’on voit le parti pris flagrant des animateurs de la chaîne.
Lors d’une émission organisée à la veille de l’examen par le Conseil de sécurité du dossier du Sahara occidental, l’ambassadeur de la RASD en Afrique du Sud a complètement ridiculisé son interlocuteur marocain, et ce, malgré les positions clairement affichées ce jour-là de l’animateur d’Al-Jazeera. Et les exemples sont légion pour refléter cet état de fait. Il n’y a qu’à se demander pourquoi cette chaîne, qui s’autoproclame des idéaux de la démocratie, n’invite pas des leaders du courant démocratique et républicain en Algérie à s’exprimer sur son antenne. En fait, la volonté de donner cette image d’un pays soumis à l’influence des islamistes est manifeste. La Tunisie a dû menacer de rompre ses relations diplomatiques avec le Qatar pour qu’Al-Jazeera cesse sa campagne de désinformation et d’intox sur le pays de Ben Ali. Depuis, la chaîne qatarie couvre la Tunisie de façon normale même si de temps à autre, il lui arrive d’égratigner le régime de Ben Ali sur le plan de la situation des droits de l’Homme.
Les revers de la propagande
Mais, dans le cas de l’Algérie, la situation est beaucoup plus grave. La lutte contre le terrorisme international suppose une solidarité sans faille de toute la communauté internationale et surtout au sein des pays arabes où la montée des mouvements salafistes a commencé dans les monarchies du Golfe. Aucun État dans le monde n’est à l’abri de la violence islamiste, et les événements qui se sont succédé depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux USA, jusqu’aux actes terroristes perpétrés le 11 avril dernier, à Alger, ont révélé au grand jour la nature transnationale du terrorisme. Si le souci d’Al-Jazeera est de livrer le maximum d’informations sur les réseaux radicaux qui empoisonnent aujourd’hui les sociétés arabes dans le but de prémunir le Qatar contre tout danger de contagion, il n’en demeure pas moins que cette stratégie a forcément ses limites. L’excès de propagande sur les mouvements islamistes et leurs actions criminelles équivaut ni plus ni moins à l’apologie du crime et du terrorisme.
Par: Amine Allami
10 mai 2007
[3] Al-Jazeera, une chaîne au service du GSPC - La chaine qatarie fait l’apologie du terrorisme
Avec le temps, Al-Jazeera est devenue la boîte postale d’al-Qaïda. Ben Laden et ses acolytes ne manquent jamais l’occasion d’y envoyer des communiqués vindicatifs et des enregistrements vidéo insoutenables retraçant leurs actions terroristes.
Friande de ce genre “d’exclusivité”, la chaîne de télévision qatarie se hâte à chaque fois de diffuser les images. Dans le genre terrifiant, le film qui a mis en scène la prise d’otages puis l’exécution par le Jordanien Al-Zarqaoui en 2005 des deux diplomates algériens en poste à Bagdad, a choqué les téléspectateurs algériens.
Non contente d’avoir fait la publicité de cet acte ignoble, Al-Jazeera a accompagné la projection de la bande par la bénédiction de Ali Benhadj, numéro deux de l’ex-FIS. Hier, elle récidivait en passant à l’écran des extraits d’un film attribué à al-Qaïda Maghreb sur les attentats du 11 avril à Alger.
Dans un “souci de professionnalisme” singulier, le canal assure que le document en sa possession est authentique. On y voit des séquences douteuses du déroulement des opérations terroristes ayant ciblé le Palais du gouvernement et le commissariat de Bab-Ezzouar et leur préparation. La star du film est le chef d’al-Qaïda au Maghreb Abou Moussaab Abd Al-Ouadoud, alias Abdelmalek Droukdel. Il est vêtu d’un treillis militaire et coiffé d’un turban kaki. Son visage est couvert d’une longue barbe noire.
Dans un serment enflammé, il incite ses sbires au terrorisme. Les trois terroristes ayant perpétré les attentats sont également montrés. Ils prononcent leur testament. La publication de leurs photos sur le site Internet du GSPC au lendemain des attaques a permis aux services de sécurité de les identifier. Selon Al-Jazeera, le film sera mis en ligne sur les sites islamistes, dans son intégralité. En attendant, la chaîne qatarie, contente de son scoop, s’attelle à le diffuser en boucle.
Sa mue en outil de propagande au service d’al-Qaïda ne semble guère l’embarrasser. La proximité vérifiée de certains de ses journalistes avec l’organisation terroriste (affaire de Tayssir Allouni, journaliste vedette de la chaîne arrêté puis emprisonné en Espagne) a jeté le trouble auprès des téléspectateurs et a écorné sa réputation de média libre et démocratique, n’étant à la solde d’aucun régime arabe. Avec des slogans aussi alléchants que la diversité d’idées et la primauté du débat, Al-Jazeera pourtant a réussi à se forger une notoriété auprès du public arabe. Elle a fait irruption dans le paysage médiatique régional puis mondial au cours de la première guerre du Golfe en dévoilant les travers d’un conflit que CNN and co ont occultés. Son audace et sa fougue lui vaudront l’animosité de Washington qui se fait de plus en plus menaçant quand la chaîne devient le relais audiovisuel de Ben Laden.
Mais Al-Jazeera n’en a cure. “Ses succès” la transportent. Gavées par le discours officiel meublant les programmes de leurs chaînes nationales, les populations arabes depuis quelques années voient défiler les “opposants” sur les plateaux de Doha.
Aucun État n’est épargné, sauf l’émirat du Qatar, dont le chef est aussi le propriétaire de la chaîne ! En outre, en matière de pluralisme, la chaîne semble avoir une prédilection pour les islamistes de tout acabit. Dans le cas de l’Algérie, Abassi Madani, Anouar Haddam, Rabah Kébir et Ali Benhadj sont constamment sollicités.
En 2004, le ministère de la Communication gèle jusqu’à nouvel ordre les activités du bureau d’Al-Jazeera à Alger. Officiellement, un manquement à la loi du correspondant local était avancé pour justifier cette décision. Mais une émission diffusée quelques jours avant la fermeture apparaît comme avoir été la goutte qui a fait déborder le vase.
La parole avait été donnée à des islamistes réfugiés à l’étranger. Depuis, Al-Jazeera a trouvé un gîte à Rabat. Faisant montre de gratitude, elle s’est crue en devoir de rallier sa politique sur le Sahara occidental. La semaine dernière, elle a même trouvé le moyen de dénaturer le contenu de la résolution de l’ONU en associant l’Algérie au conflit.
Par: Samia Lokmane
10 mai 2007