France: Nouvel publication - Histoire. L’arbre qui cache la mosquée, de Hacène Benmansour.
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El Watan Réalisé en lexique français-arabe de l’assurance et une encyclopédie de l’économie islamique, Hacène Benmansour aura tenté de répondre à bon nombre de questions brûlantes et épineuses qui désaccordent beaucoup de chercheurs scientifiques et des théologien
En ayant déjà écrit plusieurs essais traitant des assurances dans la charia islamique, des banques islamiques entre la théorie et la pratique, de l’économie musulmane et la justice et Islam, et de la politique économique en Islam ; réalisé en lexique français-arabe de l’assurance et une encyclopédie de l’économie islamique, Hacène Benmansour aura tenté de répondre à bon nombre de questions brûlantes et épineuses qui désaccordent beaucoup de chercheurs scientifiques et des théologiens.
Et si dans le livre L’Arbre qui cache la mosquée, l’auteur s’est intéressé à un tout autre registre qu’est l’histoire millénaire de l’Islam en France, la raison, au-delà de l’étroite relation entre l’existence de vocables français, à l’instar de Maure, Goum, Zouave... et une étymologie arabe, semble liée, selon lui, à l’absence dans les manuels d’histoire de la France de toute trace de cette religion et, encore moins, de son passage en terre française. Une telle occultation, dit l’auteur, ne saurait être justifiée par cette réflexion qu’il attribue aux Français dans son introduction, selon laquelle la présence musulmane en France n’a été qu’une simple invasion qu’il n’est pas nécessaire de prendre en compte... Il oppose à cette thèse deux interrogations exprimées par Philippe Senac, en l’occurrence «comment admettre en effet que les guerriers musulmans aient abandonné tout espoir de conquête?» et «comment supposer que la brillante civilisation de l’Espagne musulmane n’ait pas atteint notre pays?» L’idée répandue donc aujourd’hui, que la France est un pays judéo-chrétien, constitue à l’évidence une contrevérité puisque celui-ci, dit l’auteur, est «foncièrement laïc depuis plus de deux siècles». Rien dit-il, ni leur extermination en partie pour avoir été considérés comme des hérétiques par l’église, ni leurs conversions forcées au christianisme comme ce fut le cas des musulmans et des Juifs d’Espagne après la Reconquista et l’inquisition, ni leur exclusion en dehors des frontières françaises ne désavouerait aux musulmans ce pan de 13 siècles d’histoire en France. Pour cela, H.B. étaie sa vision par le recours aux indices matériels, traces et vestiges — toponymie, architecture, archéologie, et autres marques immatérielles, culture, noms, etc. — qui attestent clairement d’une présence musulmane en France et, de surcroît, que beaucoup d’historiens français dans leurs écrits admettent également pour preuves tangibles, notamment pour ce qui est du Midi de la France au cours du Moyen âge, après l’avancée des musulmans jusqu’aux environs de Poitiers et aux portes de Paris, en passant par l’Aquitaine, le Poitou-Charentes, Lyon, le Jura et les Alpes. Mais l’auteur affirme qu’après le départ du dernier soldat musulman en 1018 du Jura, « les autorités ecclésiastiques et politiques ont voulu effacer toute trace de la présence musulmane en France », non sans récupérer les chrétiens convertis à l’Islam. Ce livre ne traite pas, par conséquent, de «l’Islam de l’émigration» qui n’a connu ses débuts qu’au XXe siècle, mais «de l’Islam millénaire que l’histoire française a effacé de sa mémoire».
Néanmoins, l’auteur ne manque pas de faire le démenti aux conceptions erronées actuelles que l’Islam millénaire était assimilé au paganisme — alors qu’il a toujours adhéré à la plupart des préceptes chrétiens — et que l’Islam de l’émigration est assimilé au terrorisme, comme pour mettre en évidence la nouveauté de phénomène. Etrange tout de même que l’on passe du paganisme à l’intégrisme religieux ! Dans les deux cas, ce sont là deux conceptions aussi fausses que dangereuses l’une que l’autre. Ce livre, qui décrit merveilleusement la conception chrétienne de l’Islam au Moyen âge et celle d’aujourd’hui, retrace aussi la chronologie des événements vécus par la communauté musulmane à travers ses conquêtes du VIIIe au XIe siècles, sa vie quotidienne depuis son installation en France du VIIIe siècle à aujourd’hui et ses somptueux vestiges, en passant par les deux guerres mondiales, celle d’Indochine et, enfin, l’histoire des harkis de la guerre d’Algérie.
Abdelkader Zighem
Et si dans le livre L’Arbre qui cache la mosquée, l’auteur s’est intéressé à un tout autre registre qu’est l’histoire millénaire de l’Islam en France, la raison, au-delà de l’étroite relation entre l’existence de vocables français, à l’instar de Maure, Goum, Zouave... et une étymologie arabe, semble liée, selon lui, à l’absence dans les manuels d’histoire de la France de toute trace de cette religion et, encore moins, de son passage en terre française. Une telle occultation, dit l’auteur, ne saurait être justifiée par cette réflexion qu’il attribue aux Français dans son introduction, selon laquelle la présence musulmane en France n’a été qu’une simple invasion qu’il n’est pas nécessaire de prendre en compte... Il oppose à cette thèse deux interrogations exprimées par Philippe Senac, en l’occurrence «comment admettre en effet que les guerriers musulmans aient abandonné tout espoir de conquête?» et «comment supposer que la brillante civilisation de l’Espagne musulmane n’ait pas atteint notre pays?» L’idée répandue donc aujourd’hui, que la France est un pays judéo-chrétien, constitue à l’évidence une contrevérité puisque celui-ci, dit l’auteur, est «foncièrement laïc depuis plus de deux siècles». Rien dit-il, ni leur extermination en partie pour avoir été considérés comme des hérétiques par l’église, ni leurs conversions forcées au christianisme comme ce fut le cas des musulmans et des Juifs d’Espagne après la Reconquista et l’inquisition, ni leur exclusion en dehors des frontières françaises ne désavouerait aux musulmans ce pan de 13 siècles d’histoire en France. Pour cela, H.B. étaie sa vision par le recours aux indices matériels, traces et vestiges — toponymie, architecture, archéologie, et autres marques immatérielles, culture, noms, etc. — qui attestent clairement d’une présence musulmane en France et, de surcroît, que beaucoup d’historiens français dans leurs écrits admettent également pour preuves tangibles, notamment pour ce qui est du Midi de la France au cours du Moyen âge, après l’avancée des musulmans jusqu’aux environs de Poitiers et aux portes de Paris, en passant par l’Aquitaine, le Poitou-Charentes, Lyon, le Jura et les Alpes. Mais l’auteur affirme qu’après le départ du dernier soldat musulman en 1018 du Jura, « les autorités ecclésiastiques et politiques ont voulu effacer toute trace de la présence musulmane en France », non sans récupérer les chrétiens convertis à l’Islam. Ce livre ne traite pas, par conséquent, de «l’Islam de l’émigration» qui n’a connu ses débuts qu’au XXe siècle, mais «de l’Islam millénaire que l’histoire française a effacé de sa mémoire».
Néanmoins, l’auteur ne manque pas de faire le démenti aux conceptions erronées actuelles que l’Islam millénaire était assimilé au paganisme — alors qu’il a toujours adhéré à la plupart des préceptes chrétiens — et que l’Islam de l’émigration est assimilé au terrorisme, comme pour mettre en évidence la nouveauté de phénomène. Etrange tout de même que l’on passe du paganisme à l’intégrisme religieux ! Dans les deux cas, ce sont là deux conceptions aussi fausses que dangereuses l’une que l’autre. Ce livre, qui décrit merveilleusement la conception chrétienne de l’Islam au Moyen âge et celle d’aujourd’hui, retrace aussi la chronologie des événements vécus par la communauté musulmane à travers ses conquêtes du VIIIe au XIe siècles, sa vie quotidienne depuis son installation en France du VIIIe siècle à aujourd’hui et ses somptueux vestiges, en passant par les deux guerres mondiales, celle d’Indochine et, enfin, l’histoire des harkis de la guerre d’Algérie.
Abdelkader Zighem