Algerie: Les peines seront durcies contre les maris violents
Source:
Liberte-Algerie.com Un amendement sera ajouté au code pénal.
Des circonstances aggravantes seront retenues contre les conjoints auteurs de maltraitances sur leurs épouses. Les violences conjugales ayant atteint un seuil intolérable, la chancellerie a décidé de les criminaliser davantage en les hissant au rang de “délit spécifique” dans le code pénal.
L’information a été dévoilée hier par Mmes Bachiri et Keddache, respectivement juge au tribunal de Bir-Mourad-Raïs et sous-directrice au ministère de la Justice et de la Réforme pénitentiaire au cours du forum hebdomadaire de notre confrère El Moudjahid, consacré hier à l’évolution du statut et du rôle de la femme dans le cadre de la mise à niveau des textes législatifs. Des circonstances aggravantes seront retenues contre les conjoints coupables de sévices sur leurs épouses.
Actuellement, la loi ne fait guère de distinction entre les auteurs. Les maris violents sont logés à la même enseigne que les autres catégories d’agresseurs.
Or, la violence au sein du couple ne mérite aucune indulgence tant elle représente une trahison et abus de confiance. “9 000 femmes sont violentées chaque année”, déplore la magistrate de Bir-Mourad-Raïs. Les chiffres livrés par les services de sécurité et les structures hospitalières annuellement, ainsi que les conclusions des différentes enquêtes élaborées dont deux expertises, l’une de l’Institut national de la santé publique (INSP) en 2003 et l’autre du ministère délégué à la Famille et à la Condition féminine en 2007, donnent froid dans le dos. Toutes les études montrent que la famille, le domicile conjugal en priorité sont le théâtre privilégié de la violence.
Depuis de nombreuses années, les associations féminines, dont SOS femmes en détresse qui dispose d’un centre d’écoute et d’aide psychologique, et les médecins légistes tentent de donner l’alerte. Les praticiens avouent surtout leur impuissance face à des victimes qui même munies de certificats d’incapacité hésitent très souvent à pousser la porte des commissariats. “Quand les femmes arrivent devant le juge, elles se font les meilleurs avocats de leurs maris”, témoigne Mme Bachiri. Par peur de briser leur foyer, des épouses deviennent ainsi les complices de leurs bourreaux. Elles se résignent à leur sort alors que la loi est de leur côté. Il faut dire qu’au plan législatif, d’autres lois consacrent encore la discrimination. Même amendé, le code de la famille suscite encore une vive polémique.
Deux autres magistrates, la présidente de la cour de Bouira et un procureur adjoint, ont participé à l’animation du forum d’El Moudjahid où elles se sont efforcées tant bien que mal de répondre aux préoccupations de l’assistance, des membres du barreau et des journalistes. De leur propre aveu, des zones d’ombre persistent dans l’application de certaines modifications comme celles ayant été apportées à la pratique de la polygamie.
Des maris désireux de prendre une seconde épouse tentent de contourner l’obligation d’avoir le consentement de la première femme en contractant le second mariage par la Fatiha uniquement. [...]
21 Mars 2007
Actuellement, la loi ne fait guère de distinction entre les auteurs. Les maris violents sont logés à la même enseigne que les autres catégories d’agresseurs.
Or, la violence au sein du couple ne mérite aucune indulgence tant elle représente une trahison et abus de confiance. “9 000 femmes sont violentées chaque année”, déplore la magistrate de Bir-Mourad-Raïs. Les chiffres livrés par les services de sécurité et les structures hospitalières annuellement, ainsi que les conclusions des différentes enquêtes élaborées dont deux expertises, l’une de l’Institut national de la santé publique (INSP) en 2003 et l’autre du ministère délégué à la Famille et à la Condition féminine en 2007, donnent froid dans le dos. Toutes les études montrent que la famille, le domicile conjugal en priorité sont le théâtre privilégié de la violence.
Depuis de nombreuses années, les associations féminines, dont SOS femmes en détresse qui dispose d’un centre d’écoute et d’aide psychologique, et les médecins légistes tentent de donner l’alerte. Les praticiens avouent surtout leur impuissance face à des victimes qui même munies de certificats d’incapacité hésitent très souvent à pousser la porte des commissariats. “Quand les femmes arrivent devant le juge, elles se font les meilleurs avocats de leurs maris”, témoigne Mme Bachiri. Par peur de briser leur foyer, des épouses deviennent ainsi les complices de leurs bourreaux. Elles se résignent à leur sort alors que la loi est de leur côté. Il faut dire qu’au plan législatif, d’autres lois consacrent encore la discrimination. Même amendé, le code de la famille suscite encore une vive polémique.
Deux autres magistrates, la présidente de la cour de Bouira et un procureur adjoint, ont participé à l’animation du forum d’El Moudjahid où elles se sont efforcées tant bien que mal de répondre aux préoccupations de l’assistance, des membres du barreau et des journalistes. De leur propre aveu, des zones d’ombre persistent dans l’application de certaines modifications comme celles ayant été apportées à la pratique de la polygamie.
Des maris désireux de prendre une seconde épouse tentent de contourner l’obligation d’avoir le consentement de la première femme en contractant le second mariage par la Fatiha uniquement. [...]
21 Mars 2007