France: Manifestation internationale contre la « sharia court » (tribunal islamique) au Canada

Source: 
International Campaign against Sharia Court in Canada
Pour les droits des femmes, la séparation du politique et du religieux et le respect de la dignité humaine.
A l’appel d’associations canadiennes dénonçant la mise en place de tribunaux islamiques dans leur pays, Regards de femmes organise, avec de nombreuses personnalités et associations féministes et laïques, un rassemblement, pour soutenir les associations canadiennes qui luttent pour la séparation du religieux et du politique, l'égalité des droits, les mêmes lois pour toutes les femmes, l’universalité des droits des femmes et contre l’instauration de tribunaux religieux.
8 septembre 2005 de 12h à 14h
devant l’Ambassade du Canada 35 avenue Montaigne, Paris 8°

Un grand nombre de lettres adressées au Gouvernement canadien pour demander que la loi « d’arbitrage » de 1991 ne soit plus appliquée en Ontario, en cas de litiges de droit familial et successoral sont parvenues à Regards de femmes (33 rue Bossuet 69006 Lyon, regardsdefemmes@chello.fr). Elles seront remises symboliquement ce jour-là à l’Ambassade du Canada à Paris afin de marquer la solidarité des Françaises et des Français aux organisateurs de "International Campaign against sharia Court in Canada" dans leur combat pour le respect d’une égale dignité des hommes et des femmes.

La liste des partenaires illustre la richesse de la laïcité pour vivre ensemble, contrairement aux communautarismes qui organisent l’affrontement.

Des rassemblements auront lieu le même jour dans de nombreuses villes du Canada et d’Europe.

Un dossier de presse sera remis lors du rassemblement ou sur demande (06 10 39 94 87).

Michèle Vianès
Présidente

Liste des partenaires :

parmi les personnalités : Corinne Lepage, ancienne ministre ; Yvette Roudy, ancienne ministre, Mohamed Abdi, secrétaire Ni putes ni soumises, Fadéla Amara, présidente de « Ni putes ni soumises », Nadia Amiri, Leïla Babès, écrivain, Elisabeth Badinter écrivain, Frédéric Bard Président "Collectif Respect", Daniel Bénichou, Président de l’association Le Chevalier de la Barre ; Maurice Charrier, Maire de Vaulx en Velin, vice-Président du Grand-Lyon ; Sophie Chauveau, écrivain, Driss Chraïbi, écrivain, Catherine Deudon, photographe, Docteure Michèle Dayras, présidente de SOS Sexisme, Lalia Ducos, Emmanuel Dupuy, Président de l’U2R, Morad El Hattab, Philosophe ; Nathalie Gautier Députée du Rhône, membre de la délégation parlementaire au Droits des femmes ; Jean-Luc Gonneau, conseiller de Paris ; Ziad Goudjil, Histoire de mémoire ; Antoinette Fouque, éditrice, Azzedine Haffar, Président de l'ANEB, Abdelkébir Jbil, Président du MMLF ; Liliane Kandel, sociologue, Samia Labidi, présidente de AIME, Elisabeth Loichot, artiste peintre, Malka Marcovich Présidente du M.A.P.P. ; Moncef Marzouky, président du Congrès pour la République (Tunisie), Tarik Mira, ancien député algérien, Juliette Minces, écrivaine ; Yazid Sadat, journaliste ; Sabine Salmon, présidente nationale de Femmes Solidaires, Annie Sugier, présidente de « Ligue du droit international des femmes » ; Michèle Vianès, écrivain ; Anne Zelensky, écrivaine, Arlette Zilberg, adjointe au maire du 20° arrondissement de Paris, élue Verte …

parmi les associations : A.I.M.E (d’Ailleurs et d’Ici Mais Ensemble), Alliance des Femmes pour la Démocratie ; Association Nationale des Elus de Banlieues (ANEB), association 20 ANS BARAKAT, Association des libres penseurs de France (ADLPF), Cactus républicain/la Gauche ! , Cap 21, Cercle d’Etude de Réformes Féministes (CERF), Les Chiennes de Garde, Conseil européen des fédérations WIZO, Collectif de Pratiques et de réflexions féministes RUPTURES, Collectif 13 Droits des femmes (35 associations), Collectif Respect, Comité Ornais de la défense de la laïcité (CODL), Coordination féministe et laïque, Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes (CLEF, 76 associations membres), EGALE (Egalité, Laïcité, Europe), Femmes Solidaires, Laïcité Ecologie Association (LEA), Le Chevalier de la Barre, Libre Pensée Nord, Libre Pensée Rhône, LICRA, Ligue du Droit des Femmes, Ligue du Droit International des Femmes, Mouvement des Maghrébins Laïques de France (MMLF), Mouvement français pour le planning familial du Rhône, Mouvement pour l'abolition de la prostitution et de la pornographie et de toutes formes de violences sexuelles et discriminations sexistes (MAPP) ; Mouvement pour la Paix et contre le terrorisme (MPCT), Ni putes ni soumises, Regards de Femmes, Réseaux Féministes RUPTURES, SOS Femmes de Meaux, SOS Sexisme, Talents de Femmes, Tous ensemble, Union des Familles Laïques (UFAL), Union des Républicains radicaux, …

Rappel de la situation au Canada

Depuis 2 ans, les femmes canadiennes de confession ou de filiation musulmanes alertent sur la création en Ontario d’un Institut islamique de justice civil (IIJC), chargé d’arbitrer les litiges familiaux relatifs aux droits des femmes et aux droits successoraux au sein de la communauté musulmane, selon les principes islamiques de la sharia.

Il s’appuie sur la loi canadienne « de l’arbitrage » datant de 1991. Cette loi autorise à régler à l’amiable les litiges de droit familial et successoral, en fonction de pratiques religieuses. Dès lors qu’un "arbitre religieux" tranche un litige, sa décision est finale et lie les parties qui s’adressent au tribunal séculier canadien local pour la faire exécuter.

Immédiatement les associations de femmes musulmanes canadiennes se sont insurgées contre ce désir de les enfermer dans des rapports sociaux de sexe archaïques patriarcaux. Les femmes musulmanes qui subissent l’arbitrage sont pour la plupart récemment immigrées en Ontario, ne maîtrisent pas la langue et ignorent les droits des femmes au Canada.

Une grande campagne nationale et internationale a été lancée à l’initiative de Homa Arjamand, canadienne d’origine iranienne. Regards de femmes a apporté son soutien immédiatement, comme de nombreuses associations de femmes, musulmanes ou non, canadiennes ou d’ailleurs.

Le gouvernement Canadien a demandé un rapport (rapport Boyd) sur les tribunaux religieux en Ontario qui conclut :" aucune preuve ne ressort de l’étude pour suggérer que les femmes souffrent systématiquement de discriminations à la suite d’arbitrage en droit des familles". Alors que le barreau canadien a dénoncé de multiples vices dans les arbitrages, en particulier les décisions discrétionnaires, l’absence d’obligations de sentences arbitrales écrites, le secret de la procédure et de l’issue de l’affaire. Et surtout la non-conformité avec les principes d’égalité hommes/femmes, puisque selon la sharia, la femme n’est pas l’égale de l’homme, elle joue un rôle complémentaire, mais doit être traitée… de manière « équitable ».

Vous trouverez sur www.regardsdefemmes.com l’analyse et la réaction après la publication du rapport Boyd, dans la rubrique « Articles » Femmes sous lois musulmanes en Occident.

Le débat entourant le tribunal islamique en Ontario a conduit les Canadiens et Canadiennes à "réfléchir sur les limites du négociable face à l'expression de la diversité religieuse, notamment quand celle-ci vient compromettre les droits des femmes gagnés de haute lutte". Tarek Fatah du Conseil des musulmans du Canada affirme dans « La Gazette des femmes », nov-dec 2004 : "Le Canada doit imiter la France dans l'affaire du voile islamique: dire non à tout traitement différent".

Le Parlement du Québec a refusé, le 26 mai 2005, à l'unanimité, l'usage de tribunaux islamiques en cas de conflit familiaux. C'est une victoire pour toutes les femmes et les hommes qui défendent les droits fondamentaux de la personne humaine.