Egypte: Reporters sans frontières demande des mesures de protection pour les femmes journalistes agressées
Source:
Reporters sans frontières "Nous sommes outrés du traitement infligé à des journalistes agressées le 25 mai dernier, a déclaré Reporters sans frontières.
Ces femmes subissent à la fois les menaces de l'administration égyptienne et les attaques de la presse gouvernementale parce qu'elles ont osé protester.
Cette campagne d'intimidation et de dénigrement est inacceptable. Elles doivent affronter un double problème, le fait d'être des journalistes et celui d'être des femmes dans un pays où leurs droits sont loin d'être acquis."
"Nous demandons au président Hosni Moubarak de faire cesser ce harcèlement et de s'assurer auprès de la justice que les instigateurs et les auteurs des sévices seront punis. Nous exhortons également le procureur général, Maher Abdel Wahed, qui s'est engagé à juger les responsables, à assurer la sécurité des victimes", a conclu l'organisation.
Le 25 mai 2005, jour du référendum sur la Constitution ayant donné lieu à de nombreuses manifestations, un grand nombre de femmes parmi lesquelles dix journalistes égyptiennes et trois occidentales ont été victimes d'agressions de militants du Parti national démocrate (PND, au pouvoir) et de membres des forces de sécurité. Nawal Mohamad Ali, Shaimaa Abou Al Kheir, Rabiaa Zayat, Noura Younes, Rabab Mahdi, Magda Adli, Ranwa Yehia, Sarah Dib, Iman Taha Kamel, Dr Aida Seifedaoula et les trois correspondantes de l'agence américaine Associated Press, du quotidien Los Angeles Times et de l'Agence France-Presse ont été molestées. Certaines ont été dévêtues de force, victimes d'attouchements et d'humiliations. Plusieurs d'entre elles ont dû être hospitalisées.
La plupart de ces agressions ont été commises à l'entrée des locaux du Syndicat national des journalistes, au Caire, ainsi que devant le mausolée de Saad lors des manifestations d'appel au boycott du référendum à l'initiative du mouvement d'opposition Kefaya ("Assez" en arabe). La plupart des femmes agressées couvraient la manifestation, certaines prenaient part au rassemblement, d'autres ne faisaient que passer dans l'enceinte du syndicat.
Nawal Mohamad Ali, du journal Al-Guil ("La génération"), qui venait de passer le barrage des services d'ordre pour suivre un cours d'anglais dans les bureaux du syndicat, a été agressée, selon son témoignage, par d'anciens détenus commandités par le pouvoir. Ces derniers l'ont entourée, lui ont déchiré ses vêtements, exhibant sa nudité aux regards et aux mains de tous. Certains se sont allongés sur elle, simulant l'acte sexuel. Quand des confrères ont essayé de la secourir et de lui donner de quoi se couvrir, ils en ont été empêchés, puis tabassés. De plus, son téléphone, son argent et des bijoux lui ont été volés dans son sac. Iman Taha, 30 ans, ex-journaliste du quotidien Nahdet Misr (proche du gouvernement), a eu le bassin fêlé après avoir été battue par des partisans du PND. Elle a déclaré à l'Agence France-Presse (AFP) que, lors de la manifestation à laquelle elle participait sur les marches du syndicat, les cordons de police ont laissé passer une centaine d'hommes qui ont molesté les participants. "L'un d'eux m'a collée contre le mur et donné deux terribles coups de pied au-dessus du nombril (…) Je me suis effondrée, mais les coups ont continué. Un agent de la sécurité en civil m'a alors dit : « Ça ne sert à rien de crier, ça te servira de leçon pour avoir manifesté. » Les policiers ont refusé d'appeler une ambulance (…) puis m'ont empêchée d'entrer dans le syndicat pour me protéger", a-t-elle déclaré à l'AFP alors qu'elle était hospitalisée. La journaliste Sara Dib, fille du grand écrivain Alaa Dib, a été agressée de la même façon devant le mausolée de Saad.
Les confrères masculins n'ont pas été épargnés. Au moins cinq d'entre eux ont été molestés dans des conditions similaires. D'après l'Egyptian Organisation for Human Rights (EOHR), Abdel Halim Qandil, rédacteur au quotidien Al Araby ("L'Arabe"), Mohamed Abdel Qadouss, du Journalists'Syndicate Freedoms Committee, Abir al Askary, Hany al Asr et Wael Tawfiq, tous trois du quotidien Al-Dustour ("La Constitution"), ont été attaqués par les forces de sécurité.
Le lendemain, plusieurs journalistes de la presse proche du pouvoir ont affirmé que les femmes s'étaient dévêtues volontairement en public. De plus, le syndicat a réclamé le limogeage du ministre de l'Intérieur Habib al-Adli pour sa responsabilité dans les violences et déposé une plainte auprès du procureur général. Le 1er juin a été décrété "Journée nationale de deuil et de colère". Des centaines de femmes habillées de noir et arborant un ruban blanc ont manifesté, soutenues par de nombreux hommes. Le président américain George W. Bush et de nombreuses organisations internationales des droits de l'homme ont vivement condamné les incidents du 25 mai.
"Nous demandons au président Hosni Moubarak de faire cesser ce harcèlement et de s'assurer auprès de la justice que les instigateurs et les auteurs des sévices seront punis. Nous exhortons également le procureur général, Maher Abdel Wahed, qui s'est engagé à juger les responsables, à assurer la sécurité des victimes", a conclu l'organisation.
Le 25 mai 2005, jour du référendum sur la Constitution ayant donné lieu à de nombreuses manifestations, un grand nombre de femmes parmi lesquelles dix journalistes égyptiennes et trois occidentales ont été victimes d'agressions de militants du Parti national démocrate (PND, au pouvoir) et de membres des forces de sécurité. Nawal Mohamad Ali, Shaimaa Abou Al Kheir, Rabiaa Zayat, Noura Younes, Rabab Mahdi, Magda Adli, Ranwa Yehia, Sarah Dib, Iman Taha Kamel, Dr Aida Seifedaoula et les trois correspondantes de l'agence américaine Associated Press, du quotidien Los Angeles Times et de l'Agence France-Presse ont été molestées. Certaines ont été dévêtues de force, victimes d'attouchements et d'humiliations. Plusieurs d'entre elles ont dû être hospitalisées.
La plupart de ces agressions ont été commises à l'entrée des locaux du Syndicat national des journalistes, au Caire, ainsi que devant le mausolée de Saad lors des manifestations d'appel au boycott du référendum à l'initiative du mouvement d'opposition Kefaya ("Assez" en arabe). La plupart des femmes agressées couvraient la manifestation, certaines prenaient part au rassemblement, d'autres ne faisaient que passer dans l'enceinte du syndicat.
Nawal Mohamad Ali, du journal Al-Guil ("La génération"), qui venait de passer le barrage des services d'ordre pour suivre un cours d'anglais dans les bureaux du syndicat, a été agressée, selon son témoignage, par d'anciens détenus commandités par le pouvoir. Ces derniers l'ont entourée, lui ont déchiré ses vêtements, exhibant sa nudité aux regards et aux mains de tous. Certains se sont allongés sur elle, simulant l'acte sexuel. Quand des confrères ont essayé de la secourir et de lui donner de quoi se couvrir, ils en ont été empêchés, puis tabassés. De plus, son téléphone, son argent et des bijoux lui ont été volés dans son sac. Iman Taha, 30 ans, ex-journaliste du quotidien Nahdet Misr (proche du gouvernement), a eu le bassin fêlé après avoir été battue par des partisans du PND. Elle a déclaré à l'Agence France-Presse (AFP) que, lors de la manifestation à laquelle elle participait sur les marches du syndicat, les cordons de police ont laissé passer une centaine d'hommes qui ont molesté les participants. "L'un d'eux m'a collée contre le mur et donné deux terribles coups de pied au-dessus du nombril (…) Je me suis effondrée, mais les coups ont continué. Un agent de la sécurité en civil m'a alors dit : « Ça ne sert à rien de crier, ça te servira de leçon pour avoir manifesté. » Les policiers ont refusé d'appeler une ambulance (…) puis m'ont empêchée d'entrer dans le syndicat pour me protéger", a-t-elle déclaré à l'AFP alors qu'elle était hospitalisée. La journaliste Sara Dib, fille du grand écrivain Alaa Dib, a été agressée de la même façon devant le mausolée de Saad.
Les confrères masculins n'ont pas été épargnés. Au moins cinq d'entre eux ont été molestés dans des conditions similaires. D'après l'Egyptian Organisation for Human Rights (EOHR), Abdel Halim Qandil, rédacteur au quotidien Al Araby ("L'Arabe"), Mohamed Abdel Qadouss, du Journalists'Syndicate Freedoms Committee, Abir al Askary, Hany al Asr et Wael Tawfiq, tous trois du quotidien Al-Dustour ("La Constitution"), ont été attaqués par les forces de sécurité.
Le lendemain, plusieurs journalistes de la presse proche du pouvoir ont affirmé que les femmes s'étaient dévêtues volontairement en public. De plus, le syndicat a réclamé le limogeage du ministre de l'Intérieur Habib al-Adli pour sa responsabilité dans les violences et déposé une plainte auprès du procureur général. Le 1er juin a été décrété "Journée nationale de deuil et de colère". Des centaines de femmes habillées de noir et arborant un ruban blanc ont manifesté, soutenues par de nombreux hommes. Le président américain George W. Bush et de nombreuses organisations internationales des droits de l'homme ont vivement condamné les incidents du 25 mai.