Egypte: Des femmes veulent des excuses du régime
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AFP Des Egyptiennes ont lancé deux initiatives, l'une appelant les citoyens à s'habiller de noir et l'autre à porter un ruban blanc pour protester contre les agressions menées contre plusieurs femmes par des partisans du régime lors du referendum du 25 mai.
Des manifestantes, qui protestaient contre la tenue du référendum constitutionnel du 25 mai et plusieurs femmes journalistes couvrant l'évènement ont été harcelées sexuellement.
Plusieurs membres de l'opposition ont été roués de coups par des agents de sécurité en civil et des partisans du Parti National démocrate (PND, au pouvoir).
Les images de femmes traînées par les cheveux, leurs vêtements déchirés et assaillies par leurs agresseurs, ont fait le tour du monde suscitant une condamnation internationale et soulevant des doutes sur les réformes démocratiques prônées par le régime de Hosni Moubarak. Le Syndicat des journalistes égyptiens a réclamé samedi le limogeage du ministre de l'Intérieur Habib al-Adli. Un groupe de femmes, sans étiquette politique, ont lancé la "Campagne nationale du ruban blanc" pour obtenir des excuses.
"Des manifestants, des activistes et des journalistes ont été brutalement agressés et sexuellement molestés par des voyous du PND avec l'aide et la bénédiction des forces de police", souligne leur communiqué. "Nous porterons et distribuerons un ruban blanc pour demander des excuses officielles publiques de la part de la direction du PND et du ministère de l'Intérieur", ajoute le texte. L'initiative du "Ruban blanc" a été lancée par Ghada Chahbender - professeur et membre de "Kefaya (Assez), le mouvement qui avait organisé les manifestations du 25 mai - conjointement avec deux autres femmes, une présentatrice de télévision et une femme au foyer.
"Depuis le lancement de cette campagne, via emails et messages textos, nous avons reçu un immense appui", a déclaré Mme Chahbender. "Initialement, c'était une initiative personnelle mais nous essayons d'établir un plan plus organisé pour maintenir sa dynamique", a-t-elle ajouté. Elle précise que 4.000 rubans ont déjà été produits et que le lancement officiel de l'initiative aura lieu le 1er juin, date prévue pour un rassemblement devant le Syndicat des journalistes au centre du Caire, où les agressions avaient eu lieu la semaine dernière. Dans une initiative parallèle, une féministe de renom a lancé sur internet un appel aux citoyens égyptiens à s'habiller en noir mercredi pour protester contre "les brutalités policières et les harcèlements sexuels".
"L'appel a eu un très bon impact. Je l'ai mis sur internet vendredi et le lendemain il avait fait le tour du pays", a déclaré Heba Raouf Ezzat, professeur de Sciences politiques à l'Université du Caire. L'internet, y compris un large éventail de "blogs" sur la politique égyptienne, sont devenus un outil de choix pour la communication entre les activistes favorables aux réformes depuis que le mécontentement public du régime de M. Moubarak a commencé à s'élargir cette année.
"J'ai juste reflété le sentiment de milliers de personnes", estime Mme Ezzat. "Ce n'est ni un mouvement, ni un parti, juste des citoyens qui défendent farouchement l'espacece d'action qui leur reste sur la scène publique", affirme-t-elle. Les abus commis le jour du référendum faisaient suite à des centaines d'arrestations de personnes opposées à la prévisible reconduction de M. Moubarak pour un cinquième septennat. "Nous appelons le président Moubarak à s'excuser au peuple égyptien", titre lundi en une l'hebdomadaire nassérien Al-Arabi. Le gouvernement a minimisé les agressions, qualifiant les rapports de presse d'"exagérés" et qualifiant les violences de "friction émotionnelle", entre opposants et partisans du régime.
31 mai 2005 - AFP
Les images de femmes traînées par les cheveux, leurs vêtements déchirés et assaillies par leurs agresseurs, ont fait le tour du monde suscitant une condamnation internationale et soulevant des doutes sur les réformes démocratiques prônées par le régime de Hosni Moubarak. Le Syndicat des journalistes égyptiens a réclamé samedi le limogeage du ministre de l'Intérieur Habib al-Adli. Un groupe de femmes, sans étiquette politique, ont lancé la "Campagne nationale du ruban blanc" pour obtenir des excuses.
"Des manifestants, des activistes et des journalistes ont été brutalement agressés et sexuellement molestés par des voyous du PND avec l'aide et la bénédiction des forces de police", souligne leur communiqué. "Nous porterons et distribuerons un ruban blanc pour demander des excuses officielles publiques de la part de la direction du PND et du ministère de l'Intérieur", ajoute le texte. L'initiative du "Ruban blanc" a été lancée par Ghada Chahbender - professeur et membre de "Kefaya (Assez), le mouvement qui avait organisé les manifestations du 25 mai - conjointement avec deux autres femmes, une présentatrice de télévision et une femme au foyer.
"Depuis le lancement de cette campagne, via emails et messages textos, nous avons reçu un immense appui", a déclaré Mme Chahbender. "Initialement, c'était une initiative personnelle mais nous essayons d'établir un plan plus organisé pour maintenir sa dynamique", a-t-elle ajouté. Elle précise que 4.000 rubans ont déjà été produits et que le lancement officiel de l'initiative aura lieu le 1er juin, date prévue pour un rassemblement devant le Syndicat des journalistes au centre du Caire, où les agressions avaient eu lieu la semaine dernière. Dans une initiative parallèle, une féministe de renom a lancé sur internet un appel aux citoyens égyptiens à s'habiller en noir mercredi pour protester contre "les brutalités policières et les harcèlements sexuels".
"L'appel a eu un très bon impact. Je l'ai mis sur internet vendredi et le lendemain il avait fait le tour du pays", a déclaré Heba Raouf Ezzat, professeur de Sciences politiques à l'Université du Caire. L'internet, y compris un large éventail de "blogs" sur la politique égyptienne, sont devenus un outil de choix pour la communication entre les activistes favorables aux réformes depuis que le mécontentement public du régime de M. Moubarak a commencé à s'élargir cette année.
"J'ai juste reflété le sentiment de milliers de personnes", estime Mme Ezzat. "Ce n'est ni un mouvement, ni un parti, juste des citoyens qui défendent farouchement l'espacece d'action qui leur reste sur la scène publique", affirme-t-elle. Les abus commis le jour du référendum faisaient suite à des centaines d'arrestations de personnes opposées à la prévisible reconduction de M. Moubarak pour un cinquième septennat. "Nous appelons le président Moubarak à s'excuser au peuple égyptien", titre lundi en une l'hebdomadaire nassérien Al-Arabi. Le gouvernement a minimisé les agressions, qualifiant les rapports de presse d'"exagérés" et qualifiant les violences de "friction émotionnelle", entre opposants et partisans du régime.
31 mai 2005 - AFP