Mondial: Sida: les femmes en première ligne de la contamination
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Libération Selon le rapport annuel de l'Onusida publié mardi, près de 50% des personnes vivant avec le HIV sont des femmes.
La faute aux hommes qui leur imposent des comportements à haut risque. «On ne contrôlera pas cette épidémie si on ne met pas les femmes au cœur de la riposte», dit l'ONU.
De plus en plus touchées par le sida, les femmes représentent aujourd'hui près de la moitié des 37,2 millions d'adultes (de 15 à 49 ans) vivant avec le virus dans le monde. Ces deux dernières années, le nombre de femmes porteuses du VIH a augmenté dans chacune des régions du monde; les plus fortes progressions sont relevées en Asie de l'Est (+56%) et en Europe de l'Est (48%). En Afrique subsaharienne, région la plus durement frappée par la maladie, près de 60% (soit 13,3 millions) des adultes vivant avec le VIH sont des femmes. Sur l'ensemble de l'Afrique, 76% des 15-24 ans porteurs du virus sont des femmes. Publié mardi en prévision de la journée mondiale du sida, qui leur sera dédiée cette année, un rapport de l'Onusida et de l'Organisation mondiale de la santé prouve que les femmes, partout sur la planète, paient un tribut de plus en plus lourd à la maladie.
Contaminées parce que dominées par les hommes
Si, selon ce document, le taux de contamination des femmes a particulièrement augmenté en Asie de l'est en raison des «épidémies croissantes en Chine, en Indonésie et au Vietnam» et en Europe de l'Est principalement à cause de «la Russie et l'Ukraine», l'Afrique reste le continent le plus atteint et nulle part ailleurs dans le monde la féminisation de la pandémie n'est plus évidente qu'en Afrique noire, note le rapport. Qui souligne que la place «injuste» qui leur est faite dans la plupart des sociétés dominées par les hommes (absence de droits, viols, violences, veuves dépouillées de tous biens, maintien dans l'ignorance...), constitue un frein immense à la maîtrise de l'épidémie.
«On ne contrôlera pas cette épidémie si on ne met pas les femmes au cœur de la riposte, a déclaré le docteur Peter Piot, directeur exécutif de l'Onusida, interrogé par l'AFP. S'il n'y a pas plus de justice et plus d'équité envers les femmes, on ne vaincra pas le sida», dit-il. Outre leur plus grande vulnérabilité biologique (les risques de transmission sont deux fois plus importants d'un homme à une femme que l'inverse), les femmes souffrent «d'un manque chronique de pouvoir». La plupart d'entre elles contractent l'infection à cause des comportements à haut risque de leur partenaire sur lequel elles n'ont pratiquement aucun contrôle. Les millions de femmes «qui subissent le viol et les violences sexuelles» n'ont pas le choix de l'abstinence ou celui de se protéger, insiste le rapport. Et la fidélité offre peu de protection face à un mari volage auquel on n'a pas le pouvoir d'imposer le préservatif.
Pour Peter Piot, il faut «d'urgence s'attaquer aux inégalités entre les sexes pour avoir une réelle chance d'inverser le cours de l'épidémie». «Prévenir la violence à l'égard des femmes, leur assurer l'accès à la propriété, à l'héritage, à une éducation de base et à un emploi, est essentiel», assure-t-il.
Par Libération.fr d'après AFP
mardi 23 novembre 2004
Contaminées parce que dominées par les hommes
Si, selon ce document, le taux de contamination des femmes a particulièrement augmenté en Asie de l'est en raison des «épidémies croissantes en Chine, en Indonésie et au Vietnam» et en Europe de l'Est principalement à cause de «la Russie et l'Ukraine», l'Afrique reste le continent le plus atteint et nulle part ailleurs dans le monde la féminisation de la pandémie n'est plus évidente qu'en Afrique noire, note le rapport. Qui souligne que la place «injuste» qui leur est faite dans la plupart des sociétés dominées par les hommes (absence de droits, viols, violences, veuves dépouillées de tous biens, maintien dans l'ignorance...), constitue un frein immense à la maîtrise de l'épidémie.
«On ne contrôlera pas cette épidémie si on ne met pas les femmes au cœur de la riposte, a déclaré le docteur Peter Piot, directeur exécutif de l'Onusida, interrogé par l'AFP. S'il n'y a pas plus de justice et plus d'équité envers les femmes, on ne vaincra pas le sida», dit-il. Outre leur plus grande vulnérabilité biologique (les risques de transmission sont deux fois plus importants d'un homme à une femme que l'inverse), les femmes souffrent «d'un manque chronique de pouvoir». La plupart d'entre elles contractent l'infection à cause des comportements à haut risque de leur partenaire sur lequel elles n'ont pratiquement aucun contrôle. Les millions de femmes «qui subissent le viol et les violences sexuelles» n'ont pas le choix de l'abstinence ou celui de se protéger, insiste le rapport. Et la fidélité offre peu de protection face à un mari volage auquel on n'a pas le pouvoir d'imposer le préservatif.
Pour Peter Piot, il faut «d'urgence s'attaquer aux inégalités entre les sexes pour avoir une réelle chance d'inverser le cours de l'épidémie». «Prévenir la violence à l'égard des femmes, leur assurer l'accès à la propriété, à l'héritage, à une éducation de base et à un emploi, est essentiel», assure-t-il.
Par Libération.fr d'après AFP
mardi 23 novembre 2004