Arabie Saoudite: Journées historiques pour les Saoudiennes
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Courrier International Au forum économique de Djeddah, les femmes, invitées pour la première fois à participer, ont fait entendre leur voix et exhorté les autorités saoudiennes à engager des réformes en leur faveur.
Les leaders religieux n’ont pas apprécié.
"Lubna Olayan, l'une des rares femmes d’affaires saoudiennes et l’une des plus puissantes du royaume, a prononcé le discours d’ouverture du forum économique de Djeddah la semaine dernière", annonce le quotidien en langue anglaise Arab News, qui veut y voir un symbole. "C’est la première fois qu’une Saoudienne est ainsi appelée à prendre la parole lors d’une réunion de portée internationale", se réjouit le journal. Le forum économique de Djeddah est en effet l’un des plus importants au Moyen-Orient. Trois cents femmes pour un millier d’hommes, originaires de tous pays, ont participé aux débats sur les réformes à entreprendre et la place que devraient prendre les femmes dans une économie moderne.
"Nous sommes en train de faire l’histoire !" s’est exclamée Nahed Taher, économiste à la National Commercial Bank, la plus grande banque du monde arabe. "Les femmes représentent 50% des diplômés de l’université, or elles ne sont que 5% à travailler", a déploré Lara Tyson, représentante du Royaume-Uni à la conférence. Si on laissait les femmes travailler, non seulement le revenu des familles s’en trouverait amélioré, mais cela apporterait un plus à l’esprit d’entreprise.
L’ancien président des Etats-Unis Bill Clinton, présent lui aussi au forum, a lancé un appel pour que les femmes jouent un rôle plus important en Arabie. "Y a-t-il une économie moderne qui puisse survivre en excluant les femmes ?" a-t-il demandé dans un discours très remarqué.
Les participantes au forum ont profité de cette occasion unique pour continuer les débats après les sessions officielles. Outre le droit au travail pour toutes, conduire une voiture et avoir le droit de vote sont leurs principales revendications. Pendant que les femmes faisaient la une du sommet, la censure n’était pas loin. Le grand mufti Abdul al-Ashheikh a fermement condamné celles qui y ont participé. "Permettre aux femmes de se mêler aux hommes conduit à la catastrophe", a-t-il déclaré, selon le New York Times. Le mufti a également rappelé que ne pas porter le hijab ou conduire une voiture sont des péchés, rapporte Arab News. Il faisait référence à une photo qui a fait la une de la presse locale: Lubna Olayan y posait tête nue. "Je mets en garde les femmes sur les conséquences que pourrait entraîner la généralisation de telles pratiques", a menacé le mufti.
"Certains y ont quand même vu un début de libération des femmes saoudiennes", note le quotidien malaisien The Straits Times, présent au forum. Comme pour corroborer cet espoir, le prince régnant, Abdallah, cité par le NYT, a reconnu que "des réformes sont nécessaires, mais elles doivent se faire graduellement et en conformité avec les lois islamiques".
Anne Collet, © www.courrierinternational.com
(27-01-2004)
"Nous sommes en train de faire l’histoire !" s’est exclamée Nahed Taher, économiste à la National Commercial Bank, la plus grande banque du monde arabe. "Les femmes représentent 50% des diplômés de l’université, or elles ne sont que 5% à travailler", a déploré Lara Tyson, représentante du Royaume-Uni à la conférence. Si on laissait les femmes travailler, non seulement le revenu des familles s’en trouverait amélioré, mais cela apporterait un plus à l’esprit d’entreprise.
L’ancien président des Etats-Unis Bill Clinton, présent lui aussi au forum, a lancé un appel pour que les femmes jouent un rôle plus important en Arabie. "Y a-t-il une économie moderne qui puisse survivre en excluant les femmes ?" a-t-il demandé dans un discours très remarqué.
Les participantes au forum ont profité de cette occasion unique pour continuer les débats après les sessions officielles. Outre le droit au travail pour toutes, conduire une voiture et avoir le droit de vote sont leurs principales revendications. Pendant que les femmes faisaient la une du sommet, la censure n’était pas loin. Le grand mufti Abdul al-Ashheikh a fermement condamné celles qui y ont participé. "Permettre aux femmes de se mêler aux hommes conduit à la catastrophe", a-t-il déclaré, selon le New York Times. Le mufti a également rappelé que ne pas porter le hijab ou conduire une voiture sont des péchés, rapporte Arab News. Il faisait référence à une photo qui a fait la une de la presse locale: Lubna Olayan y posait tête nue. "Je mets en garde les femmes sur les conséquences que pourrait entraîner la généralisation de telles pratiques", a menacé le mufti.
"Certains y ont quand même vu un début de libération des femmes saoudiennes", note le quotidien malaisien The Straits Times, présent au forum. Comme pour corroborer cet espoir, le prince régnant, Abdallah, cité par le NYT, a reconnu que "des réformes sont nécessaires, mais elles doivent se faire graduellement et en conformité avec les lois islamiques".
Anne Collet, © www.courrierinternational.com
(27-01-2004)