Sénégal: Violences faites aux filles en milieu scolaire

Source: 
rewmi.com

Selon une étude de l’Ong Action Aid basée sur les faits relatés par des journaux sur les violences faites aux filles en milieu scolaire entre juillet, août et septembre 2010, le Sénégal est un exemple à ne pas suivre. En trois mois, la presse a rapporté trente-sept cas et deux cent deux cas entre juillet 2009 et septembre 2010. 

Au mois de juillet de l’année en cours, l’Ong Action Aid a recensé douze cas de violences. Il s’agit de huit cas de viols, dont un suivi de coups et blessures volontaires et ayant entraîné une grossesse, d’un meurtre, d’un cas de grossesse en milieu scolaire et de deux cas d’inceste, dont un cas touchant cinq sœurs. Ces violences, révèle le rapport, ont été commises dans des zones sensibles de Thiès, de Bignona, de Kédougou, de Rufisque, de Yembeul, de Touba et dans le village de Hann, à l’école Bara Guèye 1A, précise l’étude. Concernant le profil des victimes, le rapport indique qu’elles ont entre 2 et 17 ans avec une moyenne d’âge de 9, 8 ans. Les victimes sont, en majorité, scolarisées. L’une des victimes était un élève au Cem de Salémata de Kédougou. Cinq victimes sont des sœurs. Et d’après cette étude, le corps de la fillette de deux ans a été retrouvé en état de décomposition sur un arbre à deux kilomètres du village. 
Au mois d’août dernier, neuf cas de violences ont été enregistrés, d’après le rapport de l’Ong. Il s’agit d’un cas d’attouchement sexuel, de six cas de viols, dont un suivi de grossesse et un sur une personne vulnérable. Il y a ensuite un cas d’inceste, un autre cas de mariage forcé ayant entraîné le suicide de la victime, souligne le rapport, indiquant que tous ces cas de violences recensés durant cette période ont eu lieu dans des zones sensibles déjà répertoriées les mois précédents. Il s’agit de la banlieue de Dakar (Pikine et Guediawaye). Le suicide suite au mariage forcé a eu lieu dans le département de Linguère. Ce département est très touché par le phénomène des pratiques traditionnelles néfastes, note le rapport qui ajoute que les victimes sont âgées de 10 et 13 ans. D’ailleurs, poursuit l’Ong, l’une des victimes est une déficiente mentale âgée de 13 ans. L’étude qui renseigne que la victime de mariage forcé avait fui à plusieurs reprises le domicile conjugal pour échapper au mariage, affirme qu’elle s’est pendue à un arbre lorsque sa belle famille est venue la chercher. 

Concernant le mois de septembre, Action Aid a recensé dix cas de violences, dont neuf cas de viols dont deux cas suivis de grossesse. Cette fois, d’après son rapport, les agressions sexuelles ont eu lieu dans des quartiers résidentiels de Dakar. Il s’agit des quartiers de Sicap Baobabs, d’Amité 3, sur la Corniche et dans l’Internat de l’école franco-arabe Yaye Nafissato à Castors. Et un cas dans le village de Sangalkam et un autre à Ziguinchor. Enfin l’Ong recense un cas de suicide suite à un mariage forcé dans le village de Nema, dans la communauté rurale de Koussy. Les victimes ont entre 7 et 15 ans et la moyenne d’âge est de 13,34 ans, indique le rapport. Par ailleurs, le document qui souligne que l’une des victimes est une collégienne enceinte de 17 semaines, précise que toutes les victimes sont scolarisées. Enfin, Action Aid renseigne que, dans beaucoup des cas, les auteurs de ces violences sont plus ou moins apparentés aux victimes. 

Cette étude qui a été entamée depuis juillet 2009 sur le traitement des violences faites aux filles en milieu scolaire, révèle également que neuf cent quarante-deux cas ont été collectés entre juillet 2009 et septembre 2010. Le Sénégal arrive ainsi en tête, et le Kenya vient en deuxième position avec cent soixante-neuf cas, suivi du Ghana qui comptabilise à la même période cent trente-quatre cas, de la Gambie (cent dix-huit cas) et du Malawi (cent six cas). 

Walf Fadjri
 
Mardi 7 Décembre 201