Comores: Ouani vient d’offrir à l’ile sa première femme maire

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WLUML Networkers

Décidément, OUANI (WANI) n’arrête pas de surprendre quand il s’agit de donner des leçons en promotion du genre aux COMORES. En effet, en 1992, les électeurs de la 9eme circonscription regroupant la ville de OUANI et les villages de BARAKANI et GNANTRAGA situés au nord de l’ile d’ANJOUAN (NDZUWANI) avaient offert à notre pays la première femme élue Député . C’est ce qui avait permis à Madame Sittou Raghadat de devenir la première femme Ministre et député des COMORES.

(Photo : de g à d : Mmes Sittou Raghadat et Antubati) 18 ans après, les électeurs de OUANI récidivent mais cette fois au niveau de l’île d’ANJOUAN (NDZUWANI). Ils ont, en effet, offert Il y a quelques semaines, la première femme Maire de l’île. Plus de dix ans depuis la mise en place du système communal sur l’île pour que cela arrive ! Il était temps. Dans tout l'archipel des Comores, avant cette élection, il n'y avait que 3 femmes maires dont une à Ngazidja (Grande Comore) et deux à Maoré (Mayotte), l'île comorienne sous administration française. 

Il s’agit de madame Kalathoume Mahmoud alias Antubati, institutrice et commerçante. Toutefois, cette quinquagénaire, contrairement à ses prédécesseurs, ne va pas administrer que la ville de OUANI. En effet, suite à la récente modification de la législation régissant les communes et s’inspirant des propositions du PCD (Programme de coopération décentralisée) financé par l’union européenne, une commune est désormais constituée d’une ville et de plusieurs villages. Ainsi on est passé sur l’île d’Anjouan de trente deux communes à douze communes. 

La commune de OUANI à la tête de laquelle est élue Madame Antubati Mahmoud, une femme dynamique et très active dans le milieu associatif de sa ville natale couvre la ville de OUANI et les villages de BARAKANI, GNANTRAGA, PATSY, BAZIMINI et KOKI. Dix huit (18) conseillers municipaux sont élus soit six (6) à Ouani, quatre (4) à BARAKANI, un (1) à GNANTRAGA, deux (2) à PATSY, trois (3) à BAZIMINI et deux (2) à KOKI. 

La procédure ayant permis l’élection de ces conseillers municipaux et du Maire est originale : c’est le suffrage universel direct qui est privilégié. Le scrutin est uninominal. Toutefois dans les villes et villages où il y a plusieurs représentants – c’est le cas de la ville de Ouani – on a créé des quartiers électoraux correspondant au nombre de poste de conseillers à pourvoir. Dans chaque quartier, les résidents ont élu démocratiquement leur représentant lequel devient Conseiller municipal. Ensuite les dix huit conseillers se sont réunis pour élire le Maire. 

Pour le poste du Maire, l’élection de l’unique femme Conseillère de la Commune n’était pas acquise. Car un autre Conseiller élu aussi dans la ville de Ouani en l’occurrence Said Omar Hamidi, s’était également porté candidat. 

A toutes fins utiles, les six Conseillers municipaux élus dans la ville de OUANI sont : Attoumane Darkaoui, Kalathoume Mahamoud alias Antubati,Said Ahmed Kassim,Soilihi Attoumane, Said Omar Hamidi, et Saifi. 

Maintenant on attend l’arrêté de nomination du gouverneur de l’île  qui doit valider le choix de la population avant que la passation de services entre les deux maires (le sortant et l’arrivant) ait lieu. 

Certes la tâche ne sera pas facile pour Madame Antubati. Car administrer juste la ville de Ouani avec tous ses multiples problèmes est déjà très compliqué. Alors ne parlons pas de l’administration de la ville de Ouani et de cinq villages cumulés. Mais, à notre connaissance, cette femme dont la détermination n’est pas à démontrer aime relever les défis complexes. Elle n’est pas du genre à fuir les responsabilité s. Elle le prouve quotidiennement dans le cadre de ses activités associatives, commerciales et professionnelles. De plus, quand il s’agit du combat et de l’honneur de la femme comorienne elle ne ménage pas ses efforts. N’avait elle pas fait partie de ces braves femmes qui, en 1992, avaient sacrifié et délaissé leurs époux et enfants durant toute la campagne électorale pour la députation, afin de mener ensemble avec madame Sittou Raghadat, à l’époque candidate, un combat rude qu’elles avaient baptisé « le djihad de la femme comorienne » ? 

Nous présentons nos sincères félicitations à Madame le maire fraichement élue et lui souhaitons bonne chance et bon courage. Nous espérons vivement qu’elle démontrera à travers sa gestion et ses actions d’intérêt général que c’est une grande chance pour la commune de Ouani d’avoir à sa tête une femme. Cette commune mérite une gestion efficace et cohérente. Et cela est possible. 

Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG- COMORES)