Algérie: Madani Mezrag rappelle à Bouteflika ses promesses

Source: 
Benchicou
Il «somme» le président Bouteflika d’intervenir et de mettre fin à tous les dépassements. Alors que 1560 milliards de centimes vont être alloués aux terroristes.
L’attentat ayant ciblé Mustapha Kartali [l'un des plus grands chefs terroriste, ayant déposé les armes en 1997], mercredi dernier, a fait réagir les anciens responsables de l’ex-FIS. Dans un communiqué transmis à la rédaction de L’Expression, Madani Mezrag, ancien chef de l’Armée islamique du salut (AIS, branche armée du FIS dissous), a dénoncé cet acte de «lâcheté et de trahison».
Après avoir cité quelques versets du Saint Coran, Madani Mezrag a souligné que «nous avons appris l’attentat ayant ciblé Kartali avec beaucoup d’étonnement et de douleur, nous croyons toujours au destin». Par la même occasion, il a tenu à rappeler «les responsables du pays, à leur tête le président de la République Abdelaziz Bouteflika, la lenteur du processus de la "réconciliation nationale"».

Toutefois, l’ancien chef de l’AIS a estimé que la gestion actuelle des affaires de l’Etat, notamment l’organisation des festivals de musique et de danse, pourrait engendrer «d’autres catastrophes plus dangereuses». Dans le même communiqué, et en termes à peine voilés, Madani Mezrag somme le président Bouteflika d’intervenir et de mettre fin à tous les dépassements. Poussant l’outrecuidance, le rédacteur du document interpelle le chef de l’Etat quant à la nécessité de «promouvoir le discours politique pour établir la justice et l’égalité, de lutter contre la ségrégation d’une manière concrète, de mettre fin aux années de sang et laisser de côté les rancunes». Et d’insister sur l’obligation «de l’ouverture du champ politique et de permettre à tous les Algériens d’adhérer aux associations et aux partis politiques». En filigrane, Madani Mezrag exige l’autorisation de pouvoir créer son propre parti, comme il l’a toujours soutenu, et pourquoi pas de se présenter aux prochaines élections communales. Sur un autre plan, Mezrag revendique «les indemnisations promises dans la Charte pour la paix et la réconciliation nationale». Ce n’est pas tout. En donneur de leçons et se voulant moralisateur de la scène politique nationale, l’ancien chef de l’AIS réclame «d’impliquer toutes les parties concernées dans les événements afin d’évaluer la situation que vit le pays, de proposer les solutions adéquates et de responsabiliser tout un chacun». De son côté, Mustapha Kartali a annoncé, dans des déclarations à la presse: «Je m’attendais à être victime d’un attentat suite aux conflits qui existent au sein des groupes armés, à propos des partisans de détracteurs de la réconciliation». Cependant, ce dernier a confirmé qu’il n’a jamais reçu de menace de la part des groupes armés. «Je n’ai pas été menacé et je circule en toute liberté». D’après lui, cette attaque vise «à faire barrage à la concrétisation de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale». Il précise que «nous continuons à soutenir la réconciliation. Nous demandons à l’Etat de continuer à appliquer son projet que nous appuyons encore une fois».

Source: www.benchicou.unblog.fr

20 août 2007