France: «Le machisme tue, le féminisme n’a jamais tué personne»

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Journal l'Humanité
Manifestatio: Des milliers de personnes ont défilé à Paris pour exiger une loi-cadre contre les violences faites aux femmes.
Cortège coloré, remuant, vivant, samedi après-midi, entre place de la République et Opéra. À l’appel du Collectif national pour le droit des femmes, soutenu par les partis de gauche (PS, PCF, LCR, LO, Verts) et des syndicats (FSU, CGT), plusieurs milliers de personnes ont manifesté pour exiger une loi-cadre contre les violences faites aux femmes et un ministère d’État pour la parité homme-femme.
Plusieurs candidats à la présidentielle - dont Arlette Laguiller et José Bové - avaient pris place dans les rangs des manifestants. Une banderole rappelait que si «le machisme tue tous les jours, le féminisme n’a jamais tué personne». Une autre revendiquait «la défense des associations, une loi-cadre et un ministère d’État de la parité homme-femme». Mais les manifestants avaient à coeur de défendre deux femmes en particulier: deux dirigeantes de l’association dunkerquoise «Sedire» qui sont poursuivies en justice pour avoir hébergé une femme battue et ses enfants. Mauricette Sauvignon, ex-présidente de l’association, rappelait dans le défilé que, à la demande d’une assistante - sociale du Val-de-Marne, l’association dunkerquoise, membre de la fédération nationale Solidarité femmes, avait hébergé une femme, mère de trois enfants, victime de violences conjugales graves ayant entraîné une hospitalisation. Initiative que le père des enfants, auteur des faits de violences, n’a pas appréciée: il a cité en correctionnelle la présidente et la directrice de l’association pour soustraction «d’un enfant mineur des mains de ceux qui exercent l’autorité parentale» (article 227-7 du Code pénal). «Notre première revendication est d’avoir des lieux d’accueil vraiment protégés pour les femmes victimes de violences», insistait la militante, inquiète de voir les associations dédiées à cette cause, avoir du mal à fonctionner puisque leurs budgets ne sont jamais assurés et régulièrement revus à la baisse, et, maintenant, de voir les directions de ces associations menacées par des attaques en justice.

À grands cris ou à coups de sifflets, les manifestants montraient une belle détermination à ne rien lâcher des acquis et à se battre pour renforcer les droits des femmes.

26 mars 2007