Iran: le chef de la justice critique les arrestations des femmes mal voilées

Source: 
AFP
Le chef de la justice iranienne, l'ayatollah Mahmoud Hachémi Chahroudi, a critiqué la campagne actuelle de la police contre les femmes mal voilées, a rapporté mardi la presse iranienne.
"Emmener des femmes et des jeunes au commissariat n'a pas d'autres résultats que des dégâts sociaux", a déclaré le chef de la justice en faisant référence à la campagne de la police qui a débuté samedi à Téhéran.
Selon la presse, la police a donné plusieurs milliers d'avertissements en quelques jours à des jeunes filles dont la chevelure apparaissait sous le voile islamique et à des jeunes hommes à cause de leur vêtements moulants ou de leur cheveux trop longs.

Quelque 200 contrevenants ont été emmenés dans les commissariats et contraints de signer un engagement à respecter le code vestimentaire islamique avant d'être relâchés.

"Dans beaucoup de cas, les actions brutales donnent l'effet contraire. Les forces de police et les autres organes doivent faire attention à ce que leur action ne produise pas le résultat inverse", a déclaré M. Chahroudi lors d'une réunion avec le ministre de l'Intérieur et les gouverneurs de province, a rapporté le quotidien Etemad Melli.

"Certes, il faut agir avec fermeté contre les voyous et les bandes mafieuses, mais lorsqu'on peut ne pas emmener une personne au commissariat, il ne faut pas le faire", a-t-il ajouté.

Prenant le contre-pied du chef de la justice, le procureur de Téhéran, Saïd Mortazavi, a prôné quant à lui une politique de répression contre les "femmes mannequins". "La plupart des femmes mannequins sont liées aux bandes criminelles qui visent la sécurité et la dignité des jeunes", a déclaré M. Mortazavi, en faisant allusion aux prostituées qui "trompent les jeunes (...) et commettent des vols en utilisant des somnifères et d'autres produits".

Il a ajouté que selon la loi, paraître en public avec des habits immodestes est un délit et la personne peut être condamné à "une peine de prison et à une amende" et en cas de récidive être "exilée" en dehors de Téhéran.

24 avril 2007