Association Féminine pour l'Epanouissement de la Personne et l'Exercice de la Citoyenneté (AFEPEC)

Source: 
AFEPEC
8 mars 2007 - Pour la solidarité!
Le 8 Mars 2006, l'AFEPEC demandait la levée de tous les obstacles pour que la visite de la Rapporteure spéciale des Nations Unies chargée de la question des violences faites aux femmes puisse se faire. C'est chose faite et l'AFEPEC s'en réjouit. Cette visite a permis, en toute transparence, que les associations intervenant sur la question des violences faites aux femmes dont le mouvement pour les droits des femmes est un maillon important, de s'exprimer dans sa diversité.
L'AFEPEC se réjouit également que la mobilisation du mouvement des droits des femmes soit venue à bout de la scandaleuse exigence du certificat de virginité par des présidents d'APC zélés et hors la loi, par la promulgation du décret exécutif n°06-154 du 11 mai 2006. Le 8 Mars 2006, l'AFEPEC "exigeait des mesures urgentes et strictes pour que cette pratique cesse".

L'AFEPEC se réjouit qu'une stratégie nationale de lutte contre les violences faites aux femmes soit initiée. Cependant, son impact et son efficacité seront limités si le mouvement des droits des femmes en est exclu et s'il ne participe pas à son élaboration, sa mise en oeuvre, son suivi et son évaluation. Le mouvement féminin et féministe agit depuis plusieurs années sur le terrain pour combler les défaillances criantes de l'Etat en matière d'assistance et de soutien aux femmes en difficulté. Les expériences accumulées par la mise en place de centres d'écoute, de soutien et d'accompagnement psychologique et juridique des femmes victimes des discriminations et de violences, de centres d'accueil, font de ce mouvement un partenaire incontournable. Le succès de cette stratégie dépend de l'engagement du ministère délégué chargé de la famille et de la condition féminine à opter pour une démarche d'ouverture qui puisse éradiquer ce fléau.

Car les femmes algériennes continuent à subir des violences multiformes au niveau social, économique, culturel, politique et idéologique. Le code de la famille, texte fondamentalement inégalitaire, reste la pire des violences faites aux femmes. L'égalité citoyenne signifie que toutes les citoyennes et tous les citoyens puissent avoir le droit de choisir le type de contrat familial par lequel elles et ils souhaiteraient être régis. Cela pourrait être réalisé dans le cadre d'un code de la famille à choix pluriel.

En ce 8 mars, nous tenons à saluer et à remercier toutes celles et tous ceux qui ont soutenu notre association et lui ont permis de déjouer la grossière manœuvre d'expulsion des locaux qu'elle occupe. L'immense solidarité nationale et internationale a empêché cette décision injuste et arbitraire, même si le problème n'est pas totalement résolu. Par delà notre association, cet élan chaleureux et généreux démontre que la lutte des femmes pour leurs droits n'est plus un combat solitaire.

Oran, Algérie

le 07 mars 2007