Algérie: 8 mars 2006 Pour la dignité!

Source: 
A.F.E.P.E.C.
Notre inquiétude est grande en ce 8 Mars et nous sommes choquées, encore une fois, par le mépris dont nous faisons l’objet et le déni de nos droits.
Les femmes du monde entier évaluent et recensent leurs acquis et droits conquis alors que nous en sommes chaque jour à compter les reculs sur nos droits déjà minces et les atteintes à notre dignité.
La décision du gouvernement de « reporter » la visite dans notre pays de la Rapporteure spéciale de la Commission des Droits de l’Homme des Nations unies chargée de la question des violences faites aux femmes, soulève nombre d’interrogations. Cette visite avait été pourtant librement acceptée par l’Algérie qui en a même arrêté la date. Que veut-on cacher ?
  • Le maintien du code de la famille comme une honte pour l’histoire de notre pays, une insulte à la mémoire de celles qui ont sacrifié leur vie pour la liberté et la dignité.
  • La quête de justice des milliers de femmes violées par les terroristes intégristes.
  • L’impunité dont jouissent ces mêmes terroristes grâce à une « réconciliation » sans vérité ni justice.
  • La quête de justice des suppliciées de Hassi Messaoud.
  • Les violences multiformes subies par les femmes dans la famille, dans la rue, sur les lieux de travail.
  • Les discriminations criantes dont souffrent les femmes.
Veut-on cacher la scandaleuse exigence du certificat de virginité par des maires qui s’érigent en gardiens de la morale ? Des maires de communes de la République algérienne se permettent une interprétation fantaisiste de dispositions du code de la famille dont le maintien laisse la porte grande ouverte à tous les abus et violences. L’existence même de ce code, quels que soient les rafistolages dont il peut faire l’objet, est une violence à laquelle vient s’ajouter celle de présidents d’APC zélés. C’est une atteinte grave et intolérable à la dignité des femmes, à leurs droits élémentaires.

En ce 8 Mars, nous exigeons du ministre de l’Intérieur des mesures urgentes et strictes pour que cette pratique scandaleuse cesse et pour que les maires concernés soient immédiatement rappelés à l’ordre.

Le gouvernement devant assumer ses responsabilités et expliquer l’indignité dans laquelle sont maintenues les femmes, nous lui demandons en ce 8 Mars de s’engager pour une nouvelle date afin de permettre une visite complète et sans entrave de la Rapporteure spéciale de la Commission des Droits de l’Homme des Nations unies chargée de la question des violences faites aux femmes dans notre pays.

Association Féminine pour l’Epanouissement de la Personne et l’Exercice de la Citoyenneté
Oran le 07 mars 2006