Afrique: Conférence interministérielle à Dakar pour l'égalité de genre en Afrique

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Africa Time
Le président sénégalais Abdoulaye Wade a souligné vendredi à Dakar l'existence irréfutable "d'un lien entre développement et égalité des genres" à l'ouverture de la première Conférence de l'Union africaine des ministres chargés de la Femme et du genre.
En présence des ministres, M. Wade a appelé à l'équité et à l'égalité entre les hommes et les femmes, affirmant l'existence irréfutable "d'un lien entre développement et égalité des genres".
Le président sénégalais a invité les dirigeants politiques africains à "refaçonner les institutions nationales et toute l'organisation sociale (africaine) pour aller vers l'équité et le partage salutaire du pouvoir dans la société."

Abdoulaye Wade a par ailleurs proposé "la mise en place d'un centre panafricain du genre", pour étudier tous les types de disparités entre les sexes, et proposer des solutions.

"Le Sénégal est prêt à accueillir ce centre et à fournir des bureaux fonctionnels équipés", a-t-il annoncé.

Joséphine Ouédraogo, secrétaire exécutif adjointe de la Communauté économique d'Afrique (CEA), a déclaré pour sa part que cette conférence était l'occasion "d'examiner les lacunes persistantes et de trouver les moyens de mieux mettre en oeuvre les principes énoncés lors de la déclaration d'Addis Abeba."

Lors de la conférence des chefs d'état de l'Union Africaine du 6 au 8 juillet 2004 à Addis Abeba, l'UA avait promulgué une déclaration solennelle sur l'égalité entre les hommes et les femmes en Afrique.

La conférence de Dakar, prévue sur deux jours, a été précédée d'une réunion d'experts, dont les propositions vont être examinées par les ministres, qui adopteront une stratégie conjointe, un plan d'action et un cadre de suivi pour la mise en oeuvre de la déclaration d'Addis Abeba.

Mme Ouédraogo a ajouté que cette conférence devait "accélérer la mise en oeuvre des politiques nationales sur le genre", mais que "le fossé (entre les hommes et les femmes) restera béant tant que les femmes seront absentes des instances nationales et internationales."

"Il y a urgence à faire du genre une composante essentielle des politiques sociales (en Afrique)", a-t-elle précisé.

Hadja Mariama Aribot, ministre des Affaires sociales, de la condition féminine et de l'enfance en Guinée, veut quant à elle "donner corps et vie à la déclaration solennelle d'Addis Abeba."

"Elle n'aura de sens que si les mécanismes nationaux et les associations de femmes se l'approprient", a-t-elle insisté.

Mme Aribot a ajouté que "les femmes sont encore victimes de graves violations des droits humains en Afrique et (qu')il reste beaucoup à faire pour réaliser l'égalité."

"Nous devons construire l'Afrique nouvelle sans discriminations basées sur le sexe", a-t-elle conclu.

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