Afrique: Declaration de Ouagadougou

Source: 
Forum on Marriage and the Rights of Women and Girls
Declaration sur le mariage de d’enfant.
Nous, participants des six pays Africains suivants Burkina Faso, Ghana, Gambie, Mali, Nigéria et Soudan qui avons participé à la Consultation Technique sur le Mariage d'Enfant et le Mariage Forcé tenue du 13 au 16 octobre 2003 à Ouagadougou, Burkina Faso - déclarons à nos gouvernements et à la communauté internationale ce qui suit:
· Que le mariage d'enfant et le mariage forcé sont des pratiques endémiques dans la plupart des régions de l’Afrique, pratiques qui agissent négativement sur le développement de l'individu, sur sa santé et son bien-être, avec des conséquences nuisibles pour les filles et les femmes, les familles, les communautés et la nation toute entière.

· Que le mariage d'enfant et le mariage forcé sont un problème de santé publique qui affecte la vie sexuelle et reproductive et constitue une violation de leur droit à la vie. Le taux de mortalité et de morbidité maternel est plus élevé chez les filles et les femmes victimes de mariage précoce et forcé à cause, entre autres, des fistules obstétricales et du VIH/SIDA. Elles font l'objet d'exclusion familiale.

· Que la pauvreté et les pesanteurs socioculturelles sont les principaux facteurs qui poussent les parents à marier leurs filles à un jeune âge. Le fait que ces enfants n'ont pas été scolarisées et n'ont pas de compétence professionnelle affecte négativement leur vie, ces filles étant généralement issues de famille pauvre ou de milieu défavorisé.

· Que le mariage d'enfant et le mariage forcé violent de nombreuses conventions et déclarations sur les droits humains que la plupart des gouvernements africains ont signé et ratifié. Il s'agit de la Convention sur les Droits de l’Enfant, la Convention sur l’Elimination de toutes formes de Discrimination à l'égard des Femmes, la Charte Africaine sur les Droits et le Bien-être de l’Enfant et le Protocole additionnel relatif à la charte africaine des droits de l'homme et des peuples ainsi que de la Déclaration du Millénaire des gouvernements.

· Que les Gouvernements et les Agences de Développement Internationales reconnaissent les efforts qui sont faits par des organisations de la société civile pour exprimer les souffrances des filles et des femmes affectées par ces pratiques, en leur fournissant leur soutien et les ressources nécessaires pour lutter contre les défis posés par les mariage d’enfant et mariages forcés.

· Que nos Gouvernements et l'Union Africaine devront adopter une position claire par rapport au mariage coutumier, au mariage civil et au mariage religieux et d’assurer que des mesures spéciales soient prises pour arrêter cette pratique.