Burkina Faso: Une infirmère burkinabè révoquée pour avoir pratiqué l'excision

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Africa Time
Le conseil des ministres du Burkina Faso a révoqué une infirmière de l'hôpital.
Le conseil des ministres du Burkina Faso a révoqué une infirmière de l'hôpital de Bobo-Dioulasso (sud-ouest), deuxième ville du pays, condamnée pour avoir excisé quatre fillettes, dont l'une âgée de seulement 4 ans, selon un compte rendu du conseil publié vendredi.
Selon le conseil, Roaga-Louise Sawadogo, infirmère au bloc opératoire de l'hôpital, a été prise en flagrant délit en septembre 2002 et condamnée trois mois plus tard par la justice à une amende de 900.000 francs CFA (1370 euros) et à une interdiction d'excercer sa profession pendant un an.

"Compte tenu de la gravité de la faute commise et du contexte de lutte contre l'excision et afin de décourager les agents de santé qui seraient tentés de suivre la même voie, le conseil des ministres a prononcé sa révocation de la Fonction publique", précise le document.

Au Burkina Faso, pays majoritairement musulman où les exciseuses ont encore pignon sur rue malgré un arsenal juridique interdisant ces pratiques, le taux de prévalence national de l'excision est de 63,35%.

Mercredi, trois femmes de la région de Fada N'Gourma (est), prises en flagrant délit d'excision en pleine brousse d'une adolescente de 14 ans, ont été arrêtées par la police.

En plus des campagnes de sensibilisation, un numéro téléphonique est disponible pour dénoncer les exciseuses ou leurs complices.

Des associations féminines, qui dénoncent le fait que cette "chirurgie honteuse" soit pratiquée jusque dans les hôpitaux du pays, reprochent également aux juges d'être "complaisants" à l'égard des exciseuses.

Sur 295 cas de flagrants délits d'excision recensés au Burkina, 58 condamnations avec sursis ont été prononcées par la justice, alors que la loi prévoit des peines de 6 mois à 10 ans de prison ferme.

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