Nigeria: Merci de suspendre la campagne de protestation pour Amina Lawal

Source: 
BAOBAB for Women's Human Rights
Des quantités impressionnantes de pétitions et des campagnes de lettres de protestation se sont mises en place autour du cas de Amina LAWAL (condamnée à être lapidée à mort pour adultère, en août 2002).
Un grand nombre d'entre elles se sont avérées inutiles, voire dommageables et dangereuses pour elle ainsi que pour d'autres femmes se trouvant dans des situations identiques.
L'information circulant actuellement est erronée et, dans la position instable que connaît aujourd'hui le Nigéria, des actions de ce type ne peuvent que porter préjudice à la cause que nous entendons défendre. Nous vous indiquons à la fin de ce texte, les moyens d'intervenir pour que votre aide soit efficace et nous espérons pouvoir ainsi continuer à compter sur vous pour nous assister dans cette tâche.

LES FAITS :

Il est tout d'abord de notre devoir de vous apporter quelques éclaircissements sur la situation elle-même. Contrairement à l'information largement répandue, la condamnation d'Amina LAWAL n'a PAS été prononcée par la Cour Suprême du Nigéria. Amina LAWAL a été jugée à l'origine par la Cour Supérieure de Justice de l'Etat de Katsina, au nord du Nigéria. Une procédure d'appel a été introduite auprès de la Cour d'Appel de Sharia, dans ce même état, laquelle siégera le 3 juin 2003. Au cas où cet appel n'aboutirait pas, Amina LAWAL aurait la possibilité d'adresser un nouvel appel à la Cour d'Appel Nigériane Fédérale de Sharia. C'est seulement dans le cas d'un échec de cette procédure fédérale que le cas de Amina LAWAL serait présenté devant la Cour Suprême du Nigéria. Autrement dit, nous sommes encore très loin de l'imminence de la sanction annoncée. Bien que le stress qui pèse sur Amina LAWAL soit à l'évidence aussi considérable qu'atroce, elle ne se trouve pas en danger immédiat d'exécution de la sentence judiciaire.

Qui plus est, pas un seul des appels introduits par BAOBAB ainsi que par les ONG qui nous appuient au Nigéria n'a été rejeté , toutes les mesures entreprises ont été menées avec succès. Là encore, jusqu'à présent chaque procédure d'appel a été gagnée localement dans les Tribunaux d'Appel de l'Etat de Sharia sans nécessité de recourir aux instances fédérales, passage obligé vers la Cour Suprême. (Toutefois, nous tenons compte qu'il y a encore beaucoup de travail à faire à ce niveau, les juges préférant parfois faire le choix d'arrêter les poursuites lorsque confrontés à des points de droit, évitant ainsi les arcanes spécifiques des procédures d'appel. Cependant, force nous est de noter qu'historiquement, les Cours de l'Etat de Sharia, et tout particulièrement les Chambres d'Appel ont prononcé des jugements plus justes en ce qui concerne l'égalité des sexes comparés à ceux émis par les cours mineures où les condamnations ont été entérinées.)

Contrairement aux déclarations faites dans nombre des énoncés des pétitions internationales comme dans les campagnes de lettres de protestation, aucune des victimes n'a bénéficié de la grâce comme résultat des pressions internationales.Aucune d'entre elle n'en a eu besoin jusqu'à maintenant. Aucune des sentences de lapidation n'a été menée à terme. Soit les procédures d'appel se sont révélées efficaces, soit les condamnées sont en cours de jugement dans le cadre lesdites procédures.

LES CAMPAGNES DE COURRIER PROTESTATAIRE SONT-ELLES DANGEREUSES?

S'il existe néanmoins un danger physique immédiate pour Amina LAWAL ou d'autres personnes , il émane d'une conception sommaire à l'autodéfense ouvrant la voie à des positions politiques extrêmes et exagérées aux tentatives de pressions internationales. Ce cas de figure s'est déjà produit dans l'affaire de Bariya MAGAZU, jeune fille célibataire accusée de "zina" (sexe hors mariage) et condamnée à la flagellation à Zamfara en 1999. Bariya fut illégalement exécutée sans aucun préavis, et ce malgré l'assurance reçue antérieurement par le juge d'exécution des peines de surseoir à sa sentence pendant une année au minimum. Elle fut avisée le soir que son exécution prendrait effet à l'aube du matin suivant (la laissant en conséquence dans l'incapacité de contacter qui que ce soit alors même qu'elle avait un téléphone à sa disposition. Cette pauvre petite paysanne illettrée n'avait ni les connaissances ni l'expérience pour faire face à de telles conditions). Alors même que la bureaucratie d'Etat avait reçu des instructions précises pour faire obstruction et refusait physiquement de prendre les papiers d'appel de la part des avocats de l'association BAOBAB. La décision de mener la sentence à son terme dans un cadre illégal n'a pas été prise en dépit des pressions nationales et internationales mais dans l'intention ferme et délibérée de les défier. Le gouverneur de l'état de Zamfara s'est vanté de sa résistance aux lettres des infidèles allant jusqu'à faire des plaisanteries douteuses sur l'importance du courrier reçu. Vous reconnaîtrez, en conséquence, qu'une campagne internationale de protestation dépend de la situation et qu'elle n'est pas nécessairement la réponse la plus productive. La défense des droits des femmes passe, au contraire, par un examen des conséquences potentielles avant d'envisager des stratégies.

LES PROBLÈMES CAUSES PAR LES PÉTITIONS BASÉES SUR DES INFORMATIONS INEXACTES

Bien que les protestations soient une forme d'action appropriée, il vaut mieux les ignorer lorsqu'elles s'appuient sur des faits inexacts. Faire circuler des pétitions et des courriers basés sur des informations inadéquates peut causer des dommages à une situation au lieu de la faire progresser, voire discréditer les intervenants locaux censés avoir fourni les éléments. Souvenons-nous que ce sont les activistes autochtones qui sont le plus à même de transformer les principes et les droits en réalités quotidiennes. Réduire leur marge de manoeuvre dans leur lutte pour la promotion et la défense des droits humains est au bout du compte une méthode contre-productive. Veuillez vous assurer auprès des activités du crû de la véracité des informations reçues avant de faire circuler des pétitions ou de les signer vous-même.

REPRODUIRE DES STÉRÉOTYPES NÉGATIFS SUR L'ISLAM ET LES MUSULMANS

Le discours colonialiste dominant tout comme le courant majoritaire des médias internationaux ont participé à donner de l'Islam (et de l'Afrique) l'image de "l'étranger barbare et sauvage". Ne tombez pas dans ce piège : accepter des stéréotypes présentant l'Islam comme incompatible avec les droits humains contribue d'une part à perpétuer le racisme et d'autre part à donner le flanc aux revendications de l'extrême-droite politico-religieuse dans l'ensemble de nos contextes. Nous sommes convaincues que la plupart de celles qui s'associent aux campagnes de courrier protestataire sont motivées par un sens identique de solidarité internationale devant les outrages dont souffrent les femmes à celui qui anime BAOBAB dans sa lutte pour les actions à l'échelon mondial, pourtant lorsque certaines de ces lettres véhiculent des stéréotypes sur l'Islam et les Musulmans elles enflamment des sentiments négatifs plutôt que d'encourager à la réflexion et fortifier les mouvements progressistes de la région. Il peut en résulter des comportements comme celui du gouverneur de l'Etat de Zamfara dans le cas de Bariya MAGAZU, voire même des attitudes encore plus menaçantes et violentes de la part de milices (dans des actions extra légales menées par des protagonistes extérieurs aux instances officielles, des hordes de jeunes gens sans emploi occupent souvent une place importante au sein des groupes d'auto protection). Vous comprendrez que de telles lettres peut accroître le danger à la fois pour les victimes qui sont facilement repérables dans leurs communautés d'origine mais aussi pour les activistes et les avocats qui les défendent (particulièrement vulnérables quand ils doivent traverser des foules hostiles pour se rendre au tribunal, par exemple). Les discours musulmans et l'invocation de l'Islam ont été utilisés à la fois pour faire l'apologie des droits des femmes et les protéger mais aussi pour les violer et les contrôler dans d'autres circonstances, comme dans le cas présent. On pourrait dire la même chose de nombreuses autres religions et sociétés (Christianisme, capitalisme, socialisme, modernisation, pour n'en citer que quelques unes). L'important pour nous est de discerner qui invoque l'Islam et la teneur du discours ou de la croyance, ses buts, de tenir compte des différences d'opinions internes de la communauté dans laquelle nous oeuvrons, non pas de condamner les cultures et les croyances des peuples, attitude rarement adéquate ou efficace lorsqu'il s'agit de faire évoluer les points de vue dans une communauté. Veuillez prendre en compte tous ces arguments dans toute lettre de protestation que vous pourriez être amenée à rédiger.

UTILISER LES PRESSIONS LOCALES

Les campagnes et les pressions internationales ont leur place. Loin de nous l'idée de risquer la vie de quiconque en affirmant le contraire, cependant, l'utilisation de la protestation globale comme arme systématique réduit son efficacité en tant qu'outil de plaidoirie. Nous sentons que le moment n'est pas venu pour une action de type international, mais nous sommes sensibles au fait que la situation pourrait évoluer et nécessiter alors le soutien d'une pression à l'échelle de la planète, la force morale et l'indignation étant déjà émoussées et résultant dans une campagne qui s'essouffle (ça a déjà été fait...) Le courrier international protestataire recèle un potentiel spécifique qui, bien utilisé, peut être spectaculaire, comme dans le cas de Fatima YACOUB au Tchad dans le milieu des années 90. Il n'est toutefois pas approprié dans cette campagne pour l'instant. Il ne s'agit pas d'un cas individuel. Toutes les condamnations ne sont pas célèbres et ne font pas nécessairement l'objet de pétitions ou les gros titres de la presse internationale ni même nationale : peu de gens ont jamais entendu parler de Hasfatu HABUBAKAR, la première femme à avoir jamais été acquittée après une procédure d'appel suite à une condamnation à être lapidée à mort, ni des huit femmes et dix jeunes filles dont BAOBAB s'occupent également aujourd'hui.

L'UTILISATION DES STRUCTURES ET DES MÉCANISMES DE LA RÉGION

(comme outil pour résister à des lois rétrogrades, leur interprétation et aux forces qui les manipulent) est la priorité. Les politiciens islamistes et les milices menacent (et agissent) d'actions violentes tous ceux qui s'opposent à eux à des fins d'intimidation nonobstant leurs prises de positions officielles prônant que toute critique, toute divergence d'opinion est anti-islamique et l'équivalent de l'apostasie, tactique visant à amener les gens à se soumettre volontairement et en silence. Un des moyens pour faire obstacle à ce système consiste à poursuivre les procédures d'appels dans l'Etat de Sharia en montrant à la population ses droits à défier les injustices, y compris celles qui sont faites au nom de l'Islam.

Chaque appel introduit dans les tribunaux de Sharia renforce cette procédure. Depuis les premiers cas, celui de Bariya MAGAZU (cas dans lequel BAOBAB a du convaincre sa famille ainsi que différents représentants de l'opinion dans le village du bien fondé d'un appel) et le cas JANGEDI (où un homme condamné pour vol refusa de faire appel et eut à souffrir l'amputation de sa main), nombreuses sont les victimes qui refusent d'acquiescer aux injustices et recherchent activement de l'aide. En outre, dans les cas Safyia HUSSEINI, TUNGAR-TUDU et Amina LAWAL, les membres de leurs communautés ont tous fait état des abus pratiqués à Sharia et pris des mesures pour protéger les trois femmes des milices locales. Autant d'actions qui n'auraient pu voir le jour quand BAOBAB a commencé en 1999 : à l'époque le simple fait de trouver un avocat de la communauté musulmane prêt à représenter la victime n'était pas chose facile.

Gagner en appel dans les tribunaux de Sharia, ainsi que nous (et d'autres) l'avons fait établit que les accusations n'avaient pas lieu d'être, la grâce signifie que les prévenus sont coupables mais que l'Etat leur pardonne. La résonance morale et politique est très différente. La grâce qui est perçue comme le résultat d'une pression extérieure est peu à même de persuader la communauté de son bien fondé. Si nous refusons de voir se perpétuer ces abus, notre devoir est de convaincre cette dernière de ne pas abdiquer devant l'injustice peu importe la puissance de la croyance sous laquelle elle se dissimule.

LES STRATÉGIES CHOISIES POUR LUTTER CONTRE LES INJUSTICES

Nous souhaitons que les stratégies de solidarité internationale respectent les analyses et la représentation des activistes les plus impliqués, et en relation directe avec les résultats sur le terrain aussi bien qu'avec les désirs des femmes et des hommes souffrant directement de la violation de leurs droits. Les groupes locaux au Nigéria qui se consacrent à représenter les victimes (à la tête desquels se trouvent BAOBAB pour la Défense Des Droits Des Femmes, et WRAPA, Agence Pour le Développement Et La Protection Des Droits Des Femmes) ont spécifiquement demandé de ne PAS entreprendre de campagnes internationales de courrier. Lorsque les victimes d'abus des droits de l'hommes sont détenues au secret, la seule arme à notre disposition est d'agir selon notre intime conviction pour leur venir en aide, nous ne sommes pas ici dans ce cas de figure. Les victimes ne sont pas en prison et ne se privent pas de donner des interviews à la presse. Elles ont choisi de faire appel et accepté l'assistance d'ONG comme BAOBAB, WRAPA et les réseaux de femmes nigérianes ainsi que celle des ONG de Droits Humains qui les soutiennent. C'est faire preuve d'une grande arrogance que de présumer que des organisations de défense des droits de l'homme en savent forcément plus que les gens directement impliqués et peuvent donc entreprendre des actions, balayant d'un revers de main les souhaits des personnes concernées. Il existe bien-entendu la possibilité que ces dernières soient dans l'erreur, mais la stratégie qui s'impose est de leur démontrer l'exactitude d'une analyse et non d'ignorer leurs certitudes et leurs désirs. Ce sont eux qui sont appelés à vivre au quotidien avec les conséquences de leurs décisions bonnes ou mauvaises. Ayez donc l'obligeance d'entrer en contact avec les victimes et/ou avec les groupes locaux qui les représentent pour envisager des stratégies de solidarité et de soutien avant de lancer des campagnes.

COMMENT INTERVENIR POUR AIDER A TITRE INDIVIDUEL OU EN TANT QU'ORGANISATION?

Dans l'immédiat des ressources matérielles (de l'argent, mais pas seulement) seraient bienvenues pour venir en aide aux victimes directement mais aussi au titre de l'assistance juridique pour assurer le bon déroulement des procédures d'appel. La majorité d'entre elles sont dans le dénuement. Vivant en milieu rural, elles se sont vues confrontées, ainsi que leurs familles, à des perturbations économiques ainsi qu'à des pressions considérables. Bien souvent le résultat du stress auquel elles sont exposées sont des problèmes de santé tant physique que psychologiques. Dans certains cas leur sécurité peut passer par un changement de résidence (ne pas oublier ce que cela représente en termes de visas, de passeports et démarches administratives, de réactions bureaucratiques). Des ressources sont nécessaires pour permettre la survie des victimes, de leurs familles, des conséquences directement reliées au stress (comme traitements médicaux et psychologiques, médicaments entre autres choses...) et à leur sécurité.

LE COÛT DES PROCÈS EN APPEL

Selon toute évidence, ces procès ne sont pas gratuits, ils ont un coût légal. Ce dernier inclut les frais de tribunal et les honoraires des avocats (tous les avocats ne sont pas préparés ou en mesure de travailler complètement gratuitement. Même lorsqu'ils font cadeau de leurs compétences, ils ont à assumer des frais de tribunal, de transport et leur quotidien). Prévoir aussi les dépenses concernant la préparation des documents, les copies multiples, les nombreux coûts partagés. Plaider des procès en appel est une occupation très prenante tant sur le plan personnel que du temps que cela représente. Les activistes doivent lire la presse et contacter les réseaux locaux pour trouver les victimes, voyager pour aller apporter leur soutien à ces dernières, passer les réseaux au crible pour trouver des avocats désireux de défendre les condamnés, mettre au point des séances afin d'organiser des stratégies de défense (ce qui signifie des voyages supplémentaires, ces réunions ayant le plus souvent lieu dans le pays d'origine), préparer les arguments et la documentation, voyager et accompagner les victimes au tribunal, s'engager dans le soutien des personnes (discuter de la situation de ces dernières, envisager les différentes options et ramifications, transiger sur les conséquences comme les pertes de propriété, terrains, problèmes de santé, apporter un soutien affectif et psychologique, assurer la liaison avec les services locaux et les réseaux internationaux intéressés à la situation, sans parler des innombrables analyses et rapports constamment sollicités.

Les défenseurs des droits des femmes ayant travaillé en amont ont reçu l'aide d'avocats progressistes, d'universitaires islamiques et de défenseurs des droits sur tout le territoire nigérian, du monde de l'Islam, et d'un peu partout sous forme de documentation et d'argumentation légale et religieuse, de jurisprudences, de stratégies légales qui ont été généreusement partagées. Nous aimerions remercier tous ceux qui nous ont offert leur aide et leur soutien, lesquels nous ont été extrêmement utiles et précieux et que nous recevons toujours avec beaucoup de gratitude.

En ce qui concerne le long terme, les nécessités les plus urgentes sont la construction et l'élaboration des cultures et la reconnaissance des droits et la lutte contre le viol de ceux-ci aux plans national et international, développer l'argumentaire et le plaidoyer en faveur de cette cause afin de faire changer les lois, la notion de preuves et la procédure.

En conclusion, le financement d'organismes crédibles travaillant à la fois sur l'immédiat et le long-terme est d'une urgente nécessité.

DES ÉCHANGES D'INFORMATIONS, D'EXPÉRIENCES ET DE CONNAISSANCES DANS DES SITUATIONS SIMILAIRES SERAIENT AUSSI TRÈS UTILES.

Des offres d'ordre pratiques, des refuges en dehors de la communauté mais sur le territoire nigérian, et hors du Nigéria pourraient également être d'un grand secours. Pour finir, nous vous remercions de faire circuler ce message largement sur tous les serveurs et réseaux où des pétitions basées sur des informations inappropriées ont été lancées. Si vous pouviez partager et discuter de ce message avec d'autres défenseurs activistes et organisations qui ont démontré leur solidarité sur ces thèmes, cela pourrait s'avérer très utile. Respectueusement,

Ayesha IMAM (Board Member)
Sindi MEDAR-GOULD (Executive Director)
BAOBAB for Women's Human Rights

BAOBAB pour les Droits Humains des Femmes est une organisation profondément impliquée dans la défense des droits des femmes, des hommes et des enfants dans les lois musulmanes laïques et séculaires et, en particulier des condamnés des actes de la Nouvelle Législation Criminelle de Sharia passée au Nigéria depuis 2000.

En fait, BAOBAB était la première (et pendant plusieurs mois l'unique) ONG avec des adhérents de la communauté musulmane désireux de s'exprimer publiquement contre les versions rétrogrades des lois musulmanes et d'oeuvrer à transformer la compréhension dominante conservatrice des droits des femmes dans le décret de Sharia (lois religieuses musulmanes) comme dans les lois laïques et séculaires.

BAOBAB fut également la première, et là encore la seule ONG pendant un certain temps à aller à la rencontre des victimes, soutenir leurs procès en appel et réunir les fonds pour monter une stratégie et rassembler une équipe de femmes, de défenseurs des droits humains, d'avocats, d'universitaires islamiques désireux d'offrir leur expertise et leur temps.

BAOBAB pour les Droits des Femmes a reçu pour cette oeuvre, en 2002, la Récompense John Humphrey pour la Paix. BAOBAB a également été citée récemment pour son exemple de meilleure pratique par le "Rapporteur Spécial sur la Violence Contre les Femmes".

Si vous souhaitez soutenir BAOBAB pour les droits des Femmes dans son travail, merci d'adresser un chèque ou un virement en devises internationales à :

a) BAOBAB / WLUML-AME * Legal Defence Fund . (pour les dépenses immédiates des victimes et le coût des procès en appel) et/ou

b) BAOBAB / WLUML-AME * Rights Advocacy Fund . (pour l'aide à long terme du travail permettant la critique des droits des lois musulmanes, laïques et séculaires, et de travailler sur la reconstruction des droits dans la loi et la pratique) et/ou

c) BAOBAB / WLUML-AME * Core Funding .. (pour permettre la flexibilité...)

traduction réalisée en 24 h et mise en place le 5 mai 2003